Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.
Élection après élection, les Français sanctionnent François Hollande. Ils le sanctionnent parce qu’il leur ment depuis quatre ans sur l’inversion de la courbe du chômage, et parce que, sur les réformes structurelles, il biaise, louvoie, rétropédale sans cesse.
Nos partenaires européens ont le même sentiment. Il leur ment année après année sur le déficit budgétaire. En 2012, il avait promis de respecter la limite des 3 % en 2013, promesse qui n’est même pas tenue en 2016, et qui ne le sera sûrement pas en 2017, d’après la Commission européenne. Celle-ci épingle la France, dénonçant l’insuffisance des réformes structurelles, les problèmes de compétitivité, le fort endettement public et un taux de chômage élevé. La France s’expose désormais à l’ouverture possible d’une procédure d’infraction. Elle fait partie des trois plus mauvais élèves de la zone euro.
Pour toute réponse, François Hollande rejette d’un revers de main les critiques, notamment celles émises par deux de ses amis, le commissaire Pierre Moscovici et le président de la Cour des comptes, Didier Migaud. Devant la hausse brutale de température, il préfère casser le thermomètre plutôt que de chercher des remèdes.
La situation économique de la France, la panne du couple franco-allemand illustrée par les leçons que le Premier ministre a données à la chancelière sur le sol allemand, qui plus est en pleine campagne électorale, affaiblissent l’influence de la France. Pourtant, il faut plus que jamais relancer l’Europe autour de la zone euro et renforcer les politiques communes. Il faudra à François Hollande une vision européenne, laquelle manque cruellement depuis 2012, du jamais vu depuis le début de la Ve République.
Dès lors, dans le cadre du semestre européen, quel programme de réformes structurelles le Premier ministre compte-t-il présenter pour redresser la France et récupérer le crédit perdu auprès de nos partenaires européens ?