Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur à M. le secrétaire d’État chargé des affaires européennes.
De plus en plus de jeunes guyanais, désoeuvrés et laissés face à des perspectives d’avenir peu encourageantes, se laissent séduire par des trafiquants de produits stupéfiants qui profitent de la position géostratégique de la Guyane pour en faire une plaque tournante de la drogue entre les pays producteurs sud-américains et les consommateurs européens. Ainsi, l’aéroport Félix-Éboué de Matoury est régulièrement le témoin d’arrestations spectaculaires de « mules » qui, au risque de leur vie, ingèrent des boulettes de cocaïne pour ensuite les écouler sur le marché européen.
Or des solutions existent, puisque l’article 168 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne accorde à cette dernière la possibilité de compléter l’action menée par les États membres en vue de réduire les effets nocifs de la drogue, responsable chaque année de près de 9 000 décès par overdose.
Dans cette optique, la stratégie européenne 2013-2020 pose un cadre à l’adoption de mesures préventives et répressives. Elle est censée favoriser la réduction de la consommation de drogues suivant quatre grands axes : la réduction de la demande, la réduction de l’offre, la coopération internationale et la recherche. Cette stratégie, qui s’appuie sur un plan d’actions 2013-2016, met notamment l’accent sur la consolidation d’un espace européen de justice en vue de promouvoir intensivement la coopération judiciaire entre les États membres.
Messieurs les ministres, alors que nous arrivons à la fin du plan d’actions 2013-2016 et que les négociations sont en cours pour la période 2017-2020, pouvez-vous nous dresser un bilan de cette stratégie communautaire, et surtout nous donner des précisions quant aux mesures envisagées pour endiguer le phénomène observé sur le territoire guyanais, afin que sa jeunesse ne fasse plus les frais du trafic de stupéfiants entre les États d’Amérique du Sud et ceux de l’Union européenne ?