Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 16 mars 2016 à 15h00
Déclaration du gouvernement et débat sur le rapport au parlement relatif aux conditions d'emploi des forces armées sur le territoire national pour protéger la population

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Il faut aussi s’adresser à des publics plus jeunes et diversifier les compétences des réservistes.

Des progrès ont été réalisés. Aujourd’hui, 400 réservistes sont mobilisés quotidiennement dans le cadre des opérations Sentinelle. C’est un progrès et je veux parvenir à 1 000 sur les 7 000 plus 3 000 si l’ensemble du contrat opérationnel et mobilisé. Nous y parviendrons – et ce, monsieur Folliot, par la territorialisation. En effet, je n’ai pas l’intention de commencer par créer une garde nationale pour me demander ensuite comment procéder. En revanche, une territorialisation de la réserve ramène à des formes particulières de défense opérationnelle du territoire – et pourquoi ne pas l’appeler « garde nationale » ? Le mouvement est engagé et j’espère pouvoir le poursuivre jusqu’à ce terme : lorsque nous disposerons de 40 000 réservistes, cela changera beaucoup la donne. Il faut, pour cela, augmenter le budget – et c’est le cas : le budget alloué aux réserves passera de 70 millions d’euros en 2014 à près de 100 millions en 2016, pour atteindre 125 millions en 2018. Cette progression lui permettra de suivre l’ensemble du dispositif.

Pour ce qui concerne les effectifs, évitons de polémiquer sur les chiffres. La force opérationnelle terrestre – FOT – est passée de 66 000 à 77 000 personnels en deux étapes, en 2015 et 2016. À partir de la mi-2016, nous nous trouverons dans une situation plus sereine pour remplir le contrat opérationnel, actuellement très exigeant pour nos forces, comme vous l’avez relevé à juste titre. Il faut d’abord recruter et former. Lorsque l’ensemble du dispositif sera en place, fin 2016, la situation sera très nouvelle.

Il faut en même temps assurer la préparation opérationnelle, dont certains d’entre vous ont relevé que le nombre de jours avait été réduit. C’est vrai, car c’était une nécessité – on ne pouvait pas faire autrement –, mais nous allons redresser la situation pour revenir à une durée de quatre-vingt-dix jours de préparation opérationnelle des unités, qui semble indispensable pour assurer la capacité de nos forces.

Faut-il, enfin, une actualisation de l’actualisation ? Il faut, en tout état de cause, remettre en perspective le calendrier des années 2017 à 2019, dès lors que le Président de la République a décidé, dans son discours au Congrès, de renoncer à la déflation de 10 000 personnels sur cette période. Cette remise en perspective peut prendre aussi bien la forme d’un texte de loi que celle d’une modification intervenant dans le cadre du débat budgétaire – la décision n’est pas prise. Ce qui est certain, c’est qu’il conviendra de situer cette nouvelle donne dans une perspective triennale.

Mesdames et messieurs les députés, peut-être ai-je oublié certains points, mais je me suis efforcé de répondre à l’essentiel de vos questions, au terme de ce débat que j’ai jugé, pour ma part, très constructif et très serein.

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