Intervention de Anne-Yvonne Le Dain

Séance en hémicycle du 17 mars 2016 à 15h00
Biodiversité — Article 33 a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Yvonne Le Dain :

Les mesures de compensation doivent être mises en oeuvre de manière effective et régulièrement évaluées pendant la durée des impacts.

Le projet de loi doit consacrer une vision dynamique de la biodiversité. Il n’y a pas un instant T et un instant Z, mais il y a une trajectoire. Permettez-moi d’illustrer ce propos.

Il y a une trentaine d’années, la deux fois deux voies entre Montpellier-Gignac et Clermont-l’Hérault a créé des tranchées de vingt à trente mètres de haut, dans un terrain calcaire du Jurassique. Mettre en oeuvre des mesures de compensation compte tenu de cet environnement n’aurait pas été possible, au regard notamment des problèmes de pente et de l’évolution des terrains soumis au changement climatique. Et pourtant, cela a été fait et illustre la nécessité d’une vision dynamique de la biodiversité.

Autre exemple, après avoir été dévastés pendant des années par de graves incendies, les Causses, calcaires, se régénèrent. On est passé du caillou à la pelouse à asphodèles, puis à la petite garrigue. On va dans le bon sens et il faut faire confiance à la nature en matière de reconquête de la biodiversité.

Dernier exemple, le lac situé sur la commune du Crès à côté de Montpellier. Il y a quelques années, le maire a pris le taureau par les cornes et a décidé de faire d’une gigantesque carrière un lac, en creusant jusqu’à parvenir à un niveau argileux, imperméable, ce qui a permis la création d’un lac.

Ce lac est aujourd’hui une vaste et ravissante zone de récréation pour les habitants du Crès et même de Montpellier. C’est bien la preuve de la nécessité de faire confiance à la nature, mais aussi aux hommes, aux femmes, aux élus locaux, aux ingénieurs, aux techniciens, aux spécialistes de la biodiversité, et d’avoir une vision dynamique de la biodiversité. D’où ma proposition d’amendement qui s’inscrit dans une logique de compensation non statique – il n’y a pas un point A et un point B – et laisse sa place aux aptitudes naturelles de la biodiversité.

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