Intervention de Geneviève Gaillard

Séance en hémicycle du 17 mars 2016 à 15h00
Biodiversité — Article 51 a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Gaillard, rapporteure de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire :

C’est un amendement qui m’apparaît extrêmement important. Il s’agit d’interdire le dragage des fonds marins dans l’ensemble des zones sous souveraineté ou juridiction françaises, lorsqu’il est susceptible de toucher les récifs coralliens.

Vous savez tous, cela a été dit et répété lors des conférences environnementales mais aussi lors de la COP21, que les récifs coralliens ont une grande importance pour la biodiversité mais aussi pour le maintien de la vie dans nos océans et de nos mers, pour permettre des échanges intéressants.

Ces récifs coralliens sont de plus en plus menacés, pour des raisons climatiques certes, avec par exemple l’acidification de l’eau, mais aussi à cause de l’homme, qui, par ses actions, contribue à faire disparaître les barrières de corail. Or elles abritent plus d’un million d’espèces – des poissons, des crabes, des mollusques, des éponges, des algues et autres.

L’IFRECOR, l’Initiative française pour les récifs coralliens, travaille évidemment beaucoup sur le sujet. J’ai découvert il y a quelques années combien le travail qu’elle menait était important, et je salue les personnels qui, tous les jours, nous alertent et cherchent des solutions.

Nous savons donc que les récifs coralliens sont menacés. En plus, s’ils meurent, la faune et la flore qu’ils hébergeaient disparaissent et, dans les mers tropicales, les populations, souvent îliennes, qui se nourrissaient des poissons pêchés dans les lagons, sont obligées d’aller plus loin, avec tous les risques que cela comporte.

Il est donc absolument nécessaire de prendre la mesure des destructions dont nous sommes cause et d’interdire que l’on drague sans retenue les fonds marins où se trouvent des récifs coralliens. Je n’oublie pas que l’on en trouve également dans des mers plutôt froides : on n’en parle jamais, mais ils jouent eux aussi un rôle très important. Nous devons donc veiller à leur préservation. Or pour protéger nos récifs coralliens, il faut interdire le dragage des fonds marins, qui ne fait qu’aggraver leurs problèmes. Nous ne pourrions que pleurer leur disparition car ils régulent de nombreux phénomènes marins. Mais si nous ne faisons rien, nous pleurerons des larmes de crocodile !

Nous débattons d’un projet de loi relatif à la biodiversité. Il importe d’y inscrire la protection des récifs coralliens si nous voulons reconquérir la biodiversité, là où c’est possible, car une fois les récifs coralliens morts on ne peut rien faire sinon les replanter au moyen de greffes, ce qui est long et coûteux. L’homme, parfois, fait des bêtises et doit ensuite dépenser beaucoup d’argent pour les réparer. J’ose aussi dire dans cette enceinte que la mécréante que je suis a tout de même lu l’encyclique dans laquelle le pape affirme qu’il est indispensable de protéger les massifs coralliens, faute de quoi l’humanité est en danger, en particulier les territoires qui en dépendent directement. Prenons donc nos responsabilités et mettons-nous d’accord pour protéger les récifs coralliens !

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