Koolicar fait de la location de voitures entre particuliers sans échange de clefs. Nous sommes une sorte d'Autolib' entre particuliers, qui proposerait tout type de véhicules, dans n'importe quelle zone géographique, sans mobiliser de places de parking spécifiques.
Nous avons développé un petit boîtier électronique, la Koolbox, que nous installons gratuitement sur les véhicules des propriétaires, grâce auquel nous offrons de la mobilité à des personnes qui ne possèdent pas de voiture ou qui n'ont pas la possibilité de se déplacer. Nous proposons de louer les véhicules pour une durée minimale d'une heure, sans échange de clefs, tout en étant assuré par la MAIF. La Koolbox permet non seulement d'ouvrir la porte de la voiture mais aussi de géolocaliser le véhicule, de comptabiliser le nombre de kilomètres parcourus et de connaître la durée de la location. L'indemnisation des propriétaires se fait sur cette base.
Stéphane Savouré, le fondateur de Koolicar, travaille sur le projet depuis 2005. Je l'ai rejoint en 2009, nous avons créé la société en 2011, et après de nombreux tests - notamment dans des municipalités du Sud-Est et du Sud-Ouest confrontées à des problèmes de transport public –, nous sommes sortis de l'ombre en 2014.
Nous avons développé notre propre technologie afin de pouvoir nous positionner sur des critères de qualité. Notre service clients est aujourd'hui optimal : il qualifie les clients. N'entre pas chez nous qui veut ! Nous vérifions que la personne qui inscrit un véhicule est bien son propriétaire, que le contrôle technique du véhicule a été effectué, que les locataires sont bien titulaires d'un permis de conduire, et qu'ils disposent d'au moins neuf points sur douze. Cette stratégie, soutenue par la MAIF, notre principal investisseur, a été récompensée : le nombre de nos membres est passé de 3 500 à plus de 50 000 entre décembre 2014 et décembre 2015. Notre activité continuera à se développer : le cabinet Frost & Sullivan estime que, d'ici à 2020, le marché au niveau mondial concernerait 550 000 véhicules et 31 millions d'utilisateurs.
Des acteurs comme Google se positionnent actuellement dans le domaine de la voiture autonome. Les voitures de demain seront connectées, intelligentes et partageables dès leur sortie d'usine. Nous avons anticipé ces changements : dès aujourd'hui, nous mettons de l'intelligence dans les véhicules. Pour notre part, nous sommes prêts à une évolution qui nous semble inéluctable.
S'agissant des transactions financières qui passent par notre site, comme BlaBlaCar, nous parlons d'indemnités. Nous ne sommes pas une market place : les propriétaires ne sont pas libres de pratiquer les tarifs qu'ils souhaitent. Nous les déterminons sur la base de la puissance fiscale des véhicules, parce que nous ne souhaitons pas que l'on entre dans notre communauté avec une logique commerciale. Nous cherchons à offrir de la mobilité en permettant à des personnes qui ne possèdent pas de véhicule d'en utiliser un. Pour être efficaces nous devons rester simples, ce qui implique que les prix soient stables. De très nombreux clients utilisent notre site pour un usage ponctuel – par exemple pour accompagner un enfant à une activité du mercredi –, c'est-à-dire pour une petite course. Il serait illogique qu'ils paient 5 euros au mois de décembre et 15 euros au mois de juin.
Nous contrôlons les prix : ils sont indexés sur le barème fiscal. Le propriétaire est indemnisé en fonction du nombre de kilomètres parcourus et de la durée de location de sa voiture sur la base d'un tarif maîtrisé fondé sur la notion de « coût d'usage ». Si, de façon générale, un coût d'usage peut être difficile à évaluer, nous avons la chance, s'agissant de l'automobile, de disposer d'une référence établie par l'administration fiscale : le barème fiscal kilométrique. Dès lors qu'un propriétaire perçoit un montant inférieur à ce barème, nous sommes dans une logique de partage de coûts, et non dans une logique commerciale. Le boîtier qui enregistre tous les éléments de la location – comme la distance et la durée - fournit un prix objectif. Il n'y a pas de négociation possible, il n'y a d'ailleurs ni rencontre ni échange direct d'argent : tout se fait de façon électronique, tout est traçable, et tout est justifiable. Nous sommes dans une démarche de mutualisation de l'automobile.