Intervention de Alexandre Bol

Réunion du 18 février 2016 à 11h00
Mission d'information relative au paritarisme

Alexandre Bol, cofondateur de Koolicar :

S'agissant de Koolicar, je précise que des professionnels n'ont aucun intérêt à s'inscrire sur notre plateforme en raison du niveau des tarifs fixés sur la base du barème fiscal kilométrique. Nous considérons que nous défendons le pouvoir d'achat et que la plateforme ne met aucun propriétaire en situation de dépendance économique.

Le terme de « certification » a été utilisé ; nous préférons dire que nous « qualifions » notre communauté et que nous agissons en tant que tiers de confiance.

Nous sommes attentifs au nombre de véhicules qu'un même propriétaire propose sur la plateforme et nous vérifions que nos utilisateurs sont bien propriétaires de voitures qu'ils proposent à la location.

En tant que tiers de confiance, nous avons fait le choix de ne pas divulguer les avis qui nous sont transmis. Lors de l'étape de « co-création » du modèle avec nos premiers clients, alors que nous voulions rendre nos avis visibles, une personne de couleur nous a dit qu'elle préférait que sa photo ne soit pas visible, ne sachant pas si on lui louerait un véhicule. C'est catastrophique mais c'est la réalité ! Nous en avons tenu compte. En tant que tiers de confiance, nous jouons donc le rôle de filtre : nous recevons les avis et, lorsqu'une personne est mal notée à plusieurs reprises, nous nous autorisons à l'exclure de la communauté.

Nous sommes très satisfaits du rapport de Pascal Terrasse que nous avons lu avec attention. Il s'est rapproché de OuiShare, collectif dont vous avez entendu des représentants, et il a maintenant une excellente vision de ce qu'est l'économie collaborative. Deux de ses propositions ont retenu mon attention.

La première concerne la notation des plateformes elles-mêmes. Pour ce qui nous concerne, nous travaillons avec Trustpilot qui vérifie les avis portant sur Koolicar et sur les services que nous rendons.

La seconde demande que soit clarifiée la doctrine de l'administration fiscale s'agissant de la distinction entre revenu et partage de frais. Je suppose que toutes les plateformes seront invitées à discuter avec cette administration pour défendre leur point de vue.

Notre modèle économique est fondé sur la commission de 30 % que nous prélevons sur chacune des locations. Cette commission finance une assurance, contractée auprès de la MAIF, qui se substitue à 100 % à celle du propriétaire. La loi autorise cette substitution que la réglementation exclut outre-Atlantique : en la matière, l'Europe offre indéniablement un avantage.

Notre modèle nous permet d'être présents dans des zones où les acteurs traditionnels ne se trouvent pas. Nous n'entrons pas en compétition avec les métros ou Autolib' dans les territoires où ces moyens sont disponibles. Nous sommes en revanche capables d'offrir des services dans des zones périurbaines où aucune solution de mobilité n'est proposée. On parle beaucoup de nous, mais c'est seulement parce que les autres ne peuvent pas se positionner aux endroits où nous sommes présents.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion