Le 8 mars dernier, en commission du développement durable, avec l’appui de Mme la rapporteure et de la majorité gouvernementale, a été adopté un amendement visant à interdire, à compter du 1er janvier 2017, l’utilisation des spécialités phytosanitaires à base de néonicotinoïdes. Je ne nie pas que, comme tous les phytosanitaires, ce type de produit représente effectivement une toxicité et qu’à ce titre leur utilisation doit être réglementée. C’est d’ailleurs ce qui se fait déjà puisque cette toxicité est prise en compte par les autorités européennes et françaises, comme l’ANSES, qui a déjà été citée à l’instant, et qui évalue, avec toute la rigueur scientifique qui la caractérise, les risques liés à l’utilisation de ces produits. Ces évaluations scientifiques très poussées ont abouti à des conclusions favorables à la mise sur le marché en Europe et en France de ces produits dans le respect des bonnes pratiques.
Bon nombre des personnes qui nous écrivent actuellement évoquent, pour justifier l’interdiction de l’utilisation des spécialités phytosanitaires à base de néonicotinoïdes, le risque que ces produits font peser sur les abeilles. Il est vrai que nous constatons actuellement une diminution très importante, voire inquiétante, de leur population. Toutefois, les experts chargés d’observer les conséquences de l’utilisation de ces produits affirment être en mesure de démontrer scientifiquement que le risque non seulement pour les abeilles mais également pour l’applicateur, pour le consommateur et pour l’environnement est négligeable à condition que les bonnes pratiques d’utilisation soient bien respectées.