Intervention de Sergio Coronado

Séance en hémicycle du 17 mars 2016 à 21h30
Biodiversité — Article 51

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSergio Coronado :

Je tiens à saluer solennellement le travail accompli par la commission : c’est une avancée majeure que d’y avoir voté l’interdiction des néonicotinoïdes et d’arriver avec une position forte et radicale pour le débat en séance publique qui nous retiendra certainement assez tard dans la nuit. Vous le savez, cette famille de pesticides est reconnue nocive non seulement pour les abeilles et les insectes pollinisateurs, comme l’a rappelé Delphine Batho, mais également pour la santé et pour l’environnement. C’est donc une très bonne chose que d’avoir voté son interdiction à compter de janvier 2017.

Comme Laurence Abeille l’a rappelé mardi dernier lors de la séance des questions au Gouvernement, en s’adressant au Premier ministre, il n’existe plus aucun doute aujourd’hui sur le fait que l’utilisation massive de ces pesticides systémiques dans l’agriculture intensive soit une des causes principales de la surmortalité des abeilles et de l’effondrement des colonies. Un tiers des ruches périt chaque année en France. Nous sommes un des pays européens les plus fortement touchés. Il revient donc de saluer la décision de la commission. Les parlementaires écologistes soutiennent l’interdiction de ces produits à compter de 2017.

Toutefois, quelque doute subsiste sur l’issue du débat en séance publique puisque votre réponse à Laurence Abeille, madame la secrétaire d’État, n’a pas été d’une grande clarté. Je souhaite que le Gouvernement exprime, à l’ouverture du débat sur cet article, une position claire, d’autant que je viens d’apprendre par une dépêche que Mme Ségolène Royal avait pris position plus clairement que vous ne l’aviez fait dans votre réponse à Laurence Abeille. En effet, elle a déclaré : « Il vaut mieux dire clairement les choses et ensuite que les décisions soient prises dans l’intérêt général et surtout en regardant le futur, pas le passé. » Elle a également fustigé les « les combats d’arrière-garde sur le maintien notamment des pesticides », ajoutant : « Aujourd’hui, il y une femme sur dix qui est touchée par le cancer du sein et on continuerait à faire comme si de rien n’était par rapport aux pesticides ? C’est inacceptable. »

Madame la secrétaire d’État, je souhaiterais, avant que nous n’engagions un débat passionnant, que vous clarifiez votre position et celle du Gouvernement, comme vient de le faire Mme Royal.

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