Intervention de Éric Alauzet

Séance en hémicycle du 17 mars 2016 à 21h30
Biodiversité — Article 51

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Alauzet :

On voit bien que le débat se cristallise autour de la question de la date parce que c’est celle-ci qui solennise la décision. Tant qu’il n’y a pas de date, l’idée court toujours qu’on peut se faufiler, esquiver, y échapper, que finalement rien n’est certain. Quelle que soit la date, le message est clair : « C’est fini. On va s’organiser autrement. » Je crains qu’une date incertaine soit une épée de Damoclès sur les intéressés, et ce serait alors absolument terrible.

On peut évidemment choisir de repousser la date, mais ce n’est possible qu’une fois, deux fois peut-être mais pas plus. Souvenons-nous de ce qui s’est passé avec la loi sur le handicap dont la date d’entrée en vigueur avait initialement été fixée à 2015 : on n’a pu la repousser qu’une fois.

On parle des néonicotinoïdes, mais il s’agit en fait de l’agriculture productiviste à laquelle beaucoup ici s’accrochent en prétendant défendre les paysans. Mais il faut prendre conscience de toutes les conséquences possibles pour les paysans eux-mêmes et pour la société en termes de coût environnemental et de coût de réparation pour l’environnement, pour la santé et pour l’exclusion sociale… C’est colossal. On maintient les paysans dans un tel contexte si l’on maintient le modèle de l’agriculture productiviste.

Dernière chose : je ne veux pas être excessif, mais on n’est pas à l’abri d’un scandale sanitaire.

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