Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du 17 mars 2016 à 21h30
Biodiversité — Article 56

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Avec cet article, nous abordons l’interdiction de la pêche en eaux profondes, que les députés de la majorité ont introduite la semaine dernière, par voie d’amendement.

Comme je vous l’ai dit la semaine dernière en commission, madame la secrétaire d’État, cet amendement est un très mauvais signal donné à la pêche française, ainsi qu’aux pêcheurs.

Tout d’abord, madame la secrétaire d’État, les renseignements que vous nous avez donnés en commission sur le nombre de navires concernés sont absolument faux. L’amendement interdisant le chalutage en eaux profondes a donc été adopté sur le fondement d’informations erronées. Vous nous avez dit, madame la secrétaire d’État, qu’un seul navire français était concerné par l’interdiction, ce qui est malheureusement faux car la disposition législative, si vous deviez persister, aurait de graves répercussions sur un grand nombre de chalutiers. De plus, elle pénaliserait la pêche française, dans son ensemble, alors que des négociations sont en cours sur ce sujet au niveau européen.

Aussi, madame la secrétaire d’État, je vous demande de bien vouloir considérer que les pêcheurs français défendent une utilisation durable des ressources de la mer, et le maintien d’eaux maritimes saines, propres et productives. Je vous prie aussi de bien vouloir considérer que les pêcheurs français – permettez-moi une pensée particulière pour les pêcheurs bretons – ne sont pas fermés à la préservation de l’environnement, bien au contraire.

Ils ont pourtant aussi besoin que nous leur fassions confiance, si nous voulons en faire des alliés de la politique européenne que votre gouvernement doit leur appliquer. Ces pêcheurs ne veulent pas être les boucs émissaires des atteintes de l’homme à l’environnement marin, mais que la politique environnementale soit conduite sur des bases objectives et scientifiques, avec les moyens financiers nécessaires pour y parvenir. Ils ne veulent pas d’une politique idéologique et punitive, comme celle que vous menez, madame la secrétaire d’État, et qui ne peut conduire qu’à la disparition d’un métier déjà très fragilisé.

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