Vous m'avez interrogée sur ma philosophie en matière de quotas : je considère que, dans le domaine culturel comme dans bien d'autres, on s'appauvrit à suivre uniquement la demande, car c'est la richesse de l'offre qui importe et qui permettra de développer de nouvelles envies, de nouveaux goûts et des désirs.
C'est là que réside l'intérêt des quotas – et cela a été constaté dans d'autres secteurs que celui de la radio. Il ne faut pas se méprendre sur l'objectif du Gouvernement : il défend les quotas afin de garantir une réelle offre de chansons francophones et françaises à la radio. Aujourd'hui, le dispositif est ambitieux sur le papier, mais il n'est pas respecté – cela ne figure d'ailleurs pas dans les rapports annuels du CSA. L'objectif de cette réforme est de mettre en place un dispositif opérationnel capable de mettre la réalité en adéquation avec les quotas. Il s'agit de permettre aux stations qui promeuvent la diversité et l'innovation d'exister selon cette ligne éditoriale, mais aussi de mettre fin à l'hypocrisie du contournement des quotas : cela a été dit, certaines radios diffusent toutes les mêmes titres en même temps.
Cet amendement veut prendre en compte ces réalités contradictoires et propose de passer d'un système ambitieux, mais peu effectif, à un système réellement opérationnel. Vous avez par ailleurs pu constater qu'une disposition rendra plus transparente la réalité de ces quotas à travers le rôle du CSA et de ses publications annuelles.
J'ai entendu vos demandes portant sur les différents pourcentages prévus dans cet amendement. Je vous soumettrai un tableau plus détaillé afin de mieux présenter les effets attendus du dispositif. Certes, il est complexe mais il vise à prendre en compte la diversité des situations et, surtout, d'être effectif. Je m'engage à retravailler avec vous cet amendement d'ici à la séance publique.