Vous avez souligné le fait que nous avons longtemps attendu cette loi sur la liberté de création. Raison de plus pour ne pas en retarder encore l’examen ! En première lecture, nous avons énormément travaillé en commission pour améliorer un projet de loi qui était, c’est vrai, très décevant dans sa rédaction initiale par son champ et par son manque d’ambition. Le travail accompli tout au long de ces dernières semaines, et qu’a rappelé notre rapporteur, a de plus permis de donner à ce texte une dimension nouvelle qui répond à l’attente de très nombreux acteurs et actrices du monde de la culture.
Vous avez semblé douter que la question de la liberté de la culture se pose en France tout en évoquant deux oeuvres qui ont été endommagées. Et puis des films ont été censurés, et pas loin de chez nous, au sein même de l’Union européenne, un gouvernement se permet de s’en prendre aux médias publics parce qu’ils ne sont pas à sa disposition. On pourrait citer d’autres exemples, mais il n’y a pas de hiérarchie à faire en ce qui concerne les atteintes à la liberté de création. Dans chaque pays, y compris en France, il faut être vigilant. Ce projet de loi a raison d’affirmer que la création est libre. Il est urgent de l’appliquer, il ne faut pas retarder sa mise en marche car quand il sera définitivement voté, on aura ainsi donné non seulement des garanties aux hommes et aux femmes de culture mais à l’ensemble des citoyens et des citoyennes attachés à la démocratie et à la liberté.
J’ajoute que l’article 2 ne consiste pas seulement en des déclarations : il définit le rôle de l’État, de ses services centraux et déconcentrés ainsi que celui des collectivités au regard de la culture. C’est extrêmement nécessaire parce que parfois, à force de réduire les dépenses publiques, qui sont pourtant des investissements humains très importants, on oublie les missions et le rôle dévolus à l’État. Ce texte les réaffirme et les députés du Front de gauche voteront donc contre la motion de rejet préalable.