Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 22 mars 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Peines applicables aux auteurs d'actes terroristes

Manuel Valls, Premier ministre :

Madame la députée, depuis 2012, en tant que ministre de l’intérieur, et aujourd’hui en tant que Premier ministre, avec Bernard Cazeneuve, nous sommes mobilisés avec un seul objectif : la lutte contre le terrorisme.

Dès l’été 2012, je me suis exprimé devant le Sénat et l’Assemblée nationale à l’occasion de la présentation du premier projet de loi antiterroriste. Nous avions tous, déjà, détecté le phénomène de filières syriennes et irakiennes qui nous ont progressivement démontré le mal profond dont nous sommes atteints : des jeunes, Français ou résidant en France, des individus qui partent en Syrie ou en Irak et reviennent en France pour tuer leurs compatriotes.

Pour faire face à cette menace, nous avons, ce qui est sans précédent, mobilisé l’État, nos forces de sécurité et nos forces armées, et nous devons continuer.

Pour protéger les Français, nous avons ensemble voté deux lois antiterroristes, deux lois relatives au renseignement, mis en marche la loi relative à la procédure pénale, qui renforce encore les moyens des forces de sécurité et de la justice, et décrété l’État d’urgence.

Dans ces moments-là, et alors que nous ne connaissons pas encore le nombre de victimes et de blessés, que nous ne savons pas si des compatriotes sont concernés par ces attentats, je souhaite que nous avancions, ensemble, aujourd’hui comme demain, y compris s’agissant de mesures comme celle que vous proposez. Nous sommes prêts à examiner toutes les mesures qui seraient efficaces, dans le cadre de notre État de droit et dans le respect de nos valeurs.

Nous avons d’ailleurs montré que nous avancions ensemble sur les lois antiterroristes ou sur celle réformant le code de procédure pénale alors même qu’il n’y avait au fond pas de raison constitutionnelle – il n’était pas nécessaire d’obtenir une majorité qualifiée ou un vote identique.

Nous avons considéré, avec le garde des sceaux, que la proposition de loi des sénateurs Mercier et Bas correspondait en grande partie à ce que le Gouvernement proposait et qui a été enrichi par l’Assemblée nationale. Nous pouvons dès lors avancer et étudier de près cette proposition de loi.

Cet après-midi, comme nous le faisons tous les quinze jours, plusieurs membres du Gouvernement et moi-même recevrons les présidents des assemblées, les présidents des commissions concernées et les présidents des groupes parlementaires pour faire un point très précis sur l’état de la menace, et encore plus précis après les terribles attentats de Bruxelles.

Le Gouvernement est ouvert à toutes les propositions pour avancer ensemble, et nous l’avons démontré. Mais dans ces moments-là, au-delà de l’efficacité de nos forces de sécurité, de nos armées, de la justice et de la lutte contre la radicalisation, les symboles ont leur importance. Face à la menace que représentent plus de 2 000 individus concernés par les filières irako-syriennes, des milliers d’individus et de jeunes pouvant succomber à la radicalisation qui, d’une certaine manière, déchire le pacte républicain, face à cette menace, dont nous avons débattu hier avec les représentants de l’islam, dans le monde, en Europe et dans notre pays, dans nos quartiers, quelle est la réponse ?

C’est une réponse de longue haleine, qui passe par cette belle question : qu’est-ce qu’être français ? Comment pouvons-nous accepter un seul instant que certains de nos compatriotes se retournent contre nous et, au nom d’une idéologie, tuent nos compatriotes et nos valeurs ?

Cette question se pose à chacun d’entre nous. Avançons ensemble sur toutes ces questions et pas uniquement sur une ou deux d’entre elles.

2 commentaires :

Le 23/03/2016 à 09:08, laïc a dit :

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"face à cette menace, dont nous avons débattu hier avec les représentants de l’islam, "

Vous avez débattu des sourates dangereuses du coran, des versets appelant à la haine et à la discrimination, et comment y faire face ? Sinon, à quoi bon rencontrer des représentants de l'islam ? D'abord ce n'est pas laïc, et ensuite ça ne mène à rien.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 23/03/2016 à 10:45, laïc a dit :

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" qu’est-ce qu’être français ? "

Etre français, c'est refuser les messages de haine et de discrimination du coran, c'est refuser de les appliquer dans la vie quotidienne, c'est refuser de les enseigner aux enfants et aux adultes.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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