L’article 23 consacre pour la première fois dans notre droit national la gestion des biens classés au patrimoine mondial par l’Unesco, en intégrant leur prise en compte dans l’élaboration des documents d’urbanisme, afin de garantir leur conservation et leur mise en valeur, conformément à la convention de 1972 relative au patrimoine mondial.
L’article modernise la protection du patrimoine et refonde le partenariat avec les collectivités territoriales, les citoyens et les associations qui agissent aux côtés de l’État pour la conservation et la mise en valeur du patrimoine.
Reconnaître que l’État et les collectivités assurent la protection et la conservation des biens du patrimoine mondial résonne d’une façon d’autant plus particulière que des fanatiques s’acharnent à saccager les sites archéologiques antiques dans un des berceaux de l’humanité. Je veux parler de l’Irak, de la Syrie mais aussi du Yémen, dont la situation paraît inquiétante tant sur le plan humanitaire que sur celui de la conservation du patrimoine culturel.
Faire de la France une terre de refuge pour les oeuvres menacées en raison d’un conflit armé ou d’une catastrophe naturelle, comme le Gouvernement l’a fait à l’article 18 B du projet de loi est excellent, et je m’en réjouis, mais cela ne suffira pas à pallier le silence assourdissant des États face à ce qui se produit aujourd’hui au Yémen : bombardements des maisons tours en terre des antiques cités de Sanaa, Shibam, Saada et Zabid, du site de l’époque préislamique de Barâqish ou encore du musée régional de Dhamar.
Les dégâts sont immenses et irréparables. George Orwell affirmait que le moyen le plus efficace pour détruire les gens est de nier et d’effacer leur propre compréhension de leur histoire. C’est précisément ce qui est en train de se passer au Yémen, ainsi que dans d’autres parties du monde.
À l’occasion de l’examen du projet de loi, il m’a semblé primordial de rappeler la nécessité de protéger les trésors de l’Antiquité, constitutifs de notre histoire et notre humanité.