Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 22 mars 2016 à 21h30
Création architecture et patrimoine — Article 33 a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Même si les débats relatifs à l’éolien ont toujours été, dans cet hémicycle, relativement passionnés, le groupe UDI soutient cet amendement. J’estime que cette énergie fait partie du bouquet d’énergies renouvelables, que je n’oppose pas les unes aux autres, car elles sont toutes utiles.

Force est de constater que notre pays est un peu en retard, et pour une raison particulière : en France, les complexités pour ceux qui, comme moi, sont en charge de projets, sont légion.

Mon département comptant 220 éoliennes, je pense pouvoir apporter un témoignage plutôt sécurisant et rassurant : les délais pour en faire sortir une de terre s’étalent entre cinq et huit ans.

S’agissant de la distance de dix kilomètres, il existe dans ma circonscription des éoliennes qui sont encore visibles à vingt kilomètres : pourquoi, donc, s’arrêter à dix ?

Par ailleurs, je vous renvoie à une carte que vous pouvez consulter sur internet et qui est formidable : si nous appliquions la règle des dix kilomètres, seules les territoires situés sur les petites taches bleues – sorte de petites tête d’épingle, compte tenu des 44 000 sites historiques que compte notre pays – pourraient se passer de la consultation de la fameuse commission.

Alors que chaque projet d’implantation d’éolienne s’apparente à un parcours du combattant, on va encore ajouter de la complexité à la complexité. Or, nous essayons tous, peu ou prou, d’accompagner la simplification. Pour autant, le délai de cinq ou huit ans est nécessaire, compte tenu des avis et des études d’impact nécessaires.

Pour conclure, il ne faut pas oublier l’aspect économique : dans notre département, nous avons monté une filière de construction d’éoliennes, avec quelques emplois à la clé. Le processus n’a pas été simple : au démarrage, tout venait des Pays-Bas ou de Belgique, alors que dorénavant, nous fabriquons plusieurs éléments sur place, notamment les embases.

Enfin, je regrette que les zones de développement éolien, les ZDE, qui avaient pour objectif de bien faire accepter par les populations les implantations, aient été abandonnées. Elles permettaient de faire comprendre les logiques d’implantation dans les zones où existait la possibilité d’installer des éoliennes, de manière à respecter les uns et les autres. Or elles ont été supprimées, ce que je regrette.

Force est de constater qu’au point où nous en sommes, si nous ajoutons une nouvelle dose de complexité, nous allons freiner la transition énergétique, donc nous trouver dans une position incompatible avec le respect des objectifs que nous nous sommes fixés au mois de décembre dernier.

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