Intervention de Armelle Guyomarch

Réunion du 18 juillet 2012 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Armelle Guyomarch, juriste :

Nous avions réussi à ce que ce soit un expert français qui, sous l'égide de l'UNESCO, fasse le constat des difficultés relatives à la réhabilitation des églises sur ce territoire.

Vous vous interrogez sur les outils dont nous pouvons disposer. J'ai discuté hier avec nos collègues de la Mission de la gouvernance démocratique à propos du Fonds de solidarité prioritaire JUSSEC – soit « Justice et sécurité dans la région sahélo-saharienne » – et à propos du trafic illicite lié au conflit du Nord-Mali – conflit qui n'est pas considéré juridiquement comme un conflit armé, et encore moins comme un conflit armé international.

Dans le cadre du plan JUSSEC, interviennent des experts techniques internationaux, nos « anciens » assistants techniques. Ce sont des douaniers et des policiers, qui interviennent sur zone et avec lesquels nous commençons à évoquer la problématique des biens culturels. En effet, à l'occasion d'une saisie de drogue, ils peuvent trouver, dans le fond d'une pirogue, deux ou trois manuscrits de Tombouctou. Nous avons donc intérêt à mobiliser notre réseau existant, même s'il est parfois ténu, autour de cette problématique.

Par ailleurs, au Mali, la coopération, bien que difficile, se poursuit. Le Service de coopération et d'action culturelle essaie de maintenir un lien avec nos collègues et de poursuivre les programmes en cours. L'Agence française de développement, qui s'était retirée, revient sur le terrain. Ce sont des signes encourageants puisque, de cette manière, la France reste sur la zone et les populations du Nord ne sont pas privées de tout moyen de coopération.

Vous parliez, monsieur, de la coopération décentralisée. Effectivement, de nombreuses collectivités territoriales ont conclu des accords de coopération décentralisée avec le Mali. Tout dépend avec quelle collectivité territoriale malienne elles entretiennent des relations. Hors de la zone de conflit, elles continuent à travailler, avec leurs homologues maliens, notamment sur les questions « culture et patrimoine », en accord avec l'ambassade de France. Cela dit, principalement pour des raisons de sécurité, il est parfois très compliqué de coordonner des actions et d'envoyer des experts français.

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