Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 23 mars 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Réserve militaire

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Monsieur Bays, vous êtes vous-même officier de réserve, comme plusieurs parlementaires. Vous savez donc de quoi vous parlez.

Dans une période où les menaces sont importantes – vous les avez rappelées –, où les forces armées sont mobilisées sur tous les terrains, et de manière intense, il est essentiel de renforcer les réserves. C’est pour cette raison que j’ai annoncé, lors des premières assises de la réserve militaire, que j’ai inaugurées il y a quelques jours, le renforcement des effectifs de réserve, qui devront passer de 28 000 aujourd’hui à 40 000 à la fin de l’année 2018. C’est un effort considérable.

Je souhaite, dans les opérations intérieures du type Sentinelle, que l’effectif quotidien de réservistes déployés sur le territoire national passe de 400 à 1 000. Vous le voyez, c’est une opération importante qui est engagée, et qui se traduira d’ailleurs par un effort budgétaire que j’ai oublié de rappeler tout à l’heure à M. Philippe Meunier. En 2012, les montants budgétaires affectés aux réserves étaient de 75 millions d’euros ; ils vont passer à 100 millions dès cette année.

Cette mobilisation de la réserve suppose, vous l’avez rappelé, la mobilisation des entreprises, qui doivent permettre à leurs salariés d’être réactifs et de s’absenter parfois pendant de longues périodes. Elle suppose également une valorisation de la réserve, parce que les réservistes ne sont pas des supplétifs, mais des militaires qui, pendant une période de l’année, accomplissent des missions du même type que les autres militaires d’active. C’est cette réforme des réserves que je veux mettre en oeuvre pour la sécurité du pays.

1 commentaire :

Le 24/03/2016 à 22:35, chb17 a dit :

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Monsieur le ministre renforce allégrement la confusion entre la troupe et les services de police, en ajoutant sur le terrain les réservistes : n'a-t-il donc pas idée du risque que cela fait prendre à notre démocratie ? Les rôles et les formations spécifiques de ces corps ne justifient pas, même conjoncturellement, de mélanger les genres. Le fait que l'utilité d'une présence armée dans nos villes soit surtout de l'ordre du symbole ne le dédouane pas de la mise en place subreptice d'un état policier, éventuellement bientôt aux mains de l'épouvantail lepéniste !

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