Je sais d’où je viens, et je ne ferai pas de mes enfants les receleurs béats de lointaines souffrances dont j’aurais eu, moi, connaissance et que je ne puis accepter. Parce que nous sommes idéalistes, nous avons bâti, grâce à l’énergie de certains de nos collègues, un projet très réaliste : un projet modeste, pourrait-on dire, mais un projet efficace. Efficace, il l’est par son caractère incitatif. Il est également transparent, en ce qu’il est compréhensible. Et enfin, parce que nous sommes pragmatiques, il sera applicable.
Je forme le voeu que notre voix soit entendue au loin par ces gens auxquels nous nous adressons et dont nous connaissons les difficultés : ce sera, je crois, une belle façon de renforcer la voix internationale de notre pays, qui ne parle certes pas seulement d’économie – même si celle-ci est importante, cher monsieur Mariani.
Après avoir écouté quelques critiques, je citerai Vauban, tant il est vrai que les citations sont un substitut égal au manque de talent. Vauban, disais-je, écrivait au roi pour présenter sa réforme juste et universelle de l’impôt : « Votre Majesté n’écoutera pas les criailleries de ceux qui protestent contre la réforme, tant il est vrai que ceux qui s’opposent au changement sont les mêmes qui profitaient des désordres anciens. »
Mes chers collègues, le souverain d’aujourd’hui, c’est le peuple, et nous en sommes les modestes représentants. À trois siècles de distance, nous écouterons le conseil de Vauban et voterons ce texte.