Intervention de François Brottes

Réunion du 18 juillet 2012 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

Monsieur le ministre, madame la ministre déléguée, nous vous souhaitons la bienvenue.

Monsieur le ministre, la Commission des affaires économiques vous attendait avec une certaine impatience : vous êtes le ministre de l'urgence sociale et de la reconquête industrielle, sachant que l'emploi est au coeur des préoccupations de tous nos concitoyens.

La situation de notre industrie est extrêmement inquiétante. Doux et PSA occupent l'actualité nationale, mais les problèmes sont présents partout : ainsi, dans ma circonscription, Thales veut se séparer de sa division radiologie – en faisant quelques dégâts au passage – et Ascométal, survivant de la sidérurgie, s'achemine lentement vers la mort.

Je suis impatient de voir arriver sur le bureau de l'Assemblée nationale, un texte que j'ai défendu lorsque j'étais dans l'opposition, et dont le premier signataire était le député François Hollande : il vise à interdire aux industriels qui veulent aller gagner toujours plus d'argent ailleurs – je ne parle pas de ceux qui sont en difficulté – d'appliquer la politique de la terre brûlée en refusant toute reprise. Certes, aujourd'hui, ils versent une toute petite contribution aux territoires, mais le site industriel et l'emploi disparaissent. Avec ce texte, la collectivité dans son ensemble, en lien avec les salariés, en lien avec les tribunaux de commerce, pourrait reprendre la main pour garder l'outil industriel sur nos territoires. Monsieur le ministre, j'espère que nous pourrons débattre de ce texte dès le trimestre prochain. En tout cas, j'en formule la demande, avec l'appui, je le sais, des députés de la majorité, et, j'imagine, de ceux de l'opposition.

Nous avons reçu ce matin M. Jean-Louis Beffa et M. Louis Schweitzer. Certaines de leurs propositions, notamment celles visant à favoriser l'investissement à long terme ou à modifier la gouvernance des entreprises, sont très intéressantes. Nous avons envie d'y travailler et nous le ferons certainement en liaison avec votre ministère.

J'ai lancé ce matin l'idée d'une mission d'information sur les coûts de production – coût du travail, mais aussi ceux l'énergie, de la formation, de la recherche, ou encore coût des contraintes normatives en matière d'environnement et de sécurité. N'oublions pas qu'une entreprise doit commencer par dépenser de l'argent avant d'en gagner, et que, parfois, certains éléments pèsent un peu lourd. En matière de compétitivité, il ne faut pas penser qu'au coût social ; M. Beffa et M. Schweitzer nous ont d'ailleurs dit ce matin qu'il ne fallait surtout pas abandonner notre modèle social.

Nous devrons aussi débattre de la manière dont les territoires peuvent aider la création d'entreprise. Nous sommes aujourd'hui sur la défensive, mais il faudra passer à la reconquête. À l'heure actuelle, notre pays compte un grand nombre de projets dormants, qui n'attendent que quelques capitaux, que quelques facilités de la part des banques, pour innover et faire émerger des emplois. L'heure n'est plus à l'attente : nous devons, tous ensemble, réveiller toute cette créativité qui ne demande qu'à l'être.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion