Pourquoi ne pas instaurer un système de quotas dans les meilleures classes préparatoires comme Sainte-Geneviève Ginette, Louis-le-Grand, Henri-IV ou le lycée du Parc à Lyon, les obligeant à accueillir une certaine part d'élèves boursiers afin qu'ils puissent être préparés comme les autres ? En effet, les taux de succès varient profondément selon les établissements.
Les études montrent que la faible diversité d'origine des élèves des grandes écoles, qu'il s'agisse de l'École Polytechnique ou plus encore de l'ENA, où l'on rentre plus tard dans la scolarité, tient à l'espace culturel de la famille. Certains enfants très doués n'osent pas se présenter aux concours des grandes écoles, qu'ils estiment réservés aux enfants privilégiés. C'est à ces élèves brillants qu'il faut proposer dès la classe de terminale de faire une classe préparatoire dans les meilleurs lycées en bénéficiant d'une bourse substantielle, et non pas des modiques bourses actuelles. À titre d'exemple, il y a dans ma circonscription un garçon extrêmement doué qui souhaite se préparer au concours d'entrée à l'École normale supérieure à Reims ; je plaide auprès de ses parents – de grands exploitants agricoles qui ont des moyens financiers – pour qu'il entre plutôt dans une grande classe préparatoire parisienne. Autrement dit, c'est l'idée même de monter à Paris qui effraie certains élèves contraints par les limites de leur espace culturel.