Intervention de Isabelle Attard

Séance en hémicycle du 29 mars 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation de l'hôpital de bayeux

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Attard :

Ma question s’adresse à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé et concerne le personnel de l’hôpital de Bayeux, en grève depuis le 22 février. Cette grève est un épisode aigu : elle révèle une angoisse constante qui, comme une maladie chronique, altère le bon fonctionnement de l’organisme. À Bayeux, depuis 2010, les plans de retour à l’équilibre financier – les PREF –, se succèdent, avec réductions d’effectifs et efforts en tous genres. La perspective de suppressions de lits – puis de services – est dans toutes les têtes. Les inquiétudes sont renforcées par la suppression d’activités à Aunay-sur-Odon, l’hôpital partenaire. Naissent alors des rumeurs délétères. Or l’agence régionale de santé communique peu et jamais clairement. Elle n’annonce aucun plan à moyen ou long terme et élabore des schémas régionaux d’organisation sanitaire sans concertation ; personne ne répond de l’avenir de l’hôpital. L’incertitude et l’absence de concertation expliquent la colère du personnel. Alors, le silence de l’ARS est-il normal ou simplement maladroit ?

Cette grève questionne le système de santé et l’avenir des services publics hospitaliers de proximité, surtout en milieu rural. Le droit à la santé, les chances de survie à un infarctus doivent être les mêmes boulevard de Port-Royal à Paris ou rue du Fort-Samson à Grandcamp-Maisy. Les futurs groupements hospitaliers de territoires – GHT – doivent être au service des populations les plus fragiles. Fermer des lits de médecine à la campagne, faire en permanence travailler les équipes au seuil de sécurité, ce n’est pas offrir un service public de qualité ni bien traiter le personnel. La santé ne doit pas être soumise à des calculs financiers abstraits.

Les professionnels et les élus locaux sont prêts à travailler à un plan de soins efficace. Nous attendons donc de l’ARS et de votre ministère de l’humanité et du dialogue. Tous, même ceux qui habitent loin d’un CHU, méritent une politique de soins efficace et bienveillante. Je ne peux imaginer que vous laissiez périr en silence la population du Bessin et du Pré-Bocage. Comment comptez-vous dissiper le sentiment d’abandon des populations rurales et que comptez-vous faire pour que ce sentiment ne devienne pas une réalité ?

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