Intervention de Joël Giraud

Séance en hémicycle du 29 mars 2016 à 15h00
Questions sur le financement des infrastructures de transports

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Giraud :

Monsieur le secrétaire d’État, je voudrais appeler votre attention sur une conséquence de la réalisation de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin qui va priver de desserte par train à grande vitesse une partie importante du massif alpin : la haute vallée de la Maurienne, en Savoie, le Briançonnais, dans les Hautes-Alpes, la région de Sestrières, en Italie.

Cet ensemble représente un nombre de lits touristiques très supérieur à la Tarentaise et dispose à l’heure actuelle de trois allers-retours quotidiens par le TGV Paris-Milan, qui dessert ces vallées à partir des gares de Modane, en France, et Oulx, en Italie.

La réalisation du tunnel de base va priver ce secteur de desserte directe par le TGV, alors même que la liaison entre la gare TGV d’Oulx et Serre Chevalier amène plus de voyageurs dans cette station des Hautes-Alpes que les navettes depuis la gare de Briançon.

Il est donc indispensable de prévoir dès à présent un plan de desserte qui inclue, non seulement des TGV neige transfrontaliers Paris-Modane-Oulx pour les week-ends et les vacances, mais aussi des TGV quotidiens quittant la ligne à grande vitesse pour desservir les gares intermédiaires de Saint-Jean-de-Maurienne à Turin et des TER transfrontaliers entre Chambéry et l’Italie, permettant l’accès au Briançonnais.

Cela demande la mise en place dès à présent d’un plan transport incluant l’achat de rames bi-courant, puisque la France et l’Italie n’utilisent pas les mêmes puissances électriques.

Au-delà de cette requête, il est clair que si, à la suite du rapport de nos collègues Michel Bouvard et Michel Destot, vous choisissiez de financer la liaison Lyon-Turin par un surpéage autoroutier pour les poids lourds dans les régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’azur, cette mesure ne serait acceptable que s’il était réalisé le raccordement ferroviaire de vingt kilomètres entre Briançon et la gare italienne d’Oulx, dont le coût est de l’ordre des aléas de chantier du Lyon-Turin. En tout état de cause, monsieur le secrétaire d’État, j’aimerais être rassuré sur le fait que les Alpes du Sud ne seront pas demain le « dindon de la farce » du Lyon-Turin.

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