Vous avez annoncé, monsieur le secrétaire d’État, la mise en place d’un plan d’investissement exceptionnel en 2016 pour l’entretien du réseau routier national et des voies navigables à hauteur de 150 millions d’euros. Cette enveloppe, débloquée dans le cadre des grands travaux, devrait participer au financement de plus de 400 opérations. Pourriez-vous m’indiquer le montant qui sera réservé à la Guyane ? Voyez-vous, ce territoire de 83 000 kilomètres carrés ne dispose actuellement que de deux routes dites « nationales », qui le parcourent d’ouest en est sur les quelque 400 kilomètres de côtes.
La nationale 1 est complètement saturée, ce qui provoque d’innombrables embouteillages, et la nationale 2 est dans un tel état de délabrement qu’elle est indigne d’un pays qui se dit développé et soucieux de l’aménagement de son territoire. Le reste de la région, qui abrite tout de même 20 % de la population, ne dispose d’aucun réseau routier, qu’il soit national ou non. À l’heure où l’on parle d’égalité territoriale, d’égalité réelle ou encore de liberté de circulation, comment envisager qu’une partie des citoyens de notre pays soient maintenus dans une telle précarité en matière d’infrastructures routières, et plus généralement de transport ? Comment envisager que ce réseau embryonnaire, saturé et mal entretenu, soit en mesure de supporter une croissance démographique de plus de 3 % par an, ou encore de répondre à l’accroissement de la circulation lorsque sera mis en service le pont sur l’Oyapock, qui nous sépare du Brésil ?
Permettez-moi d’espérer que la Guyane bénéficiera de ces fonds, à la hauteur d’enjeux qui ne vous auront certainement pas échappé.