Monsieur le secrétaire d’État, l’amélioration des échanges économiques, universitaires, touristiques entre la Bourgogne-Franche-Comté et le Sillon lorrain par une liaison ferrée efficiente, relève aujourd’hui d’enjeux essentiels pour les populations de nos bassins de vie et d’emplois. Nous ne pouvons continuer à priver nos populations d’infrastructures ferroviaires efficaces et rapides. Or les villes et agglomérations du Sillon lorrain disposent actuellement de liaisons ferroviaires vers le bassin Lyon-Méditerranée inefficaces ou coûteuses pour l’usager.
Ainsi, pour aller à Lyon, les habitants de Thionville et de Metz doivent passer par Strasbourg ! Quant à ceux de Nancy ou d’Épinal, ils doivent emprunter une ligne désuète, dans un TGV limité à 80 kilomètres heure sur une grande partie du parcours, entre Toul et Dijon ! Les Spinaliens n’ont d’autre choix que de prendre ce TGV à Nancy, à une heure de train, ou à Neufchâteau, à une heure vingt en autocar, ce qui porte la durée du voyage à cinq heures trente, contre trois heures trente en voiture.
Non seulement ces liaisons ne sont pas dignes d’un réseau moderne, mais elles obèrent les relations entre le Sillon lorrain et le bassin Lyon-Méditerranée, au détriment de l’expansion économique de cet important secteur géographique.
Inscrit dans le projet de schéma national des infrastructures de transport, et soutenu par l’ensemble des élus du pôle métropolitain européen du Sillon lorrain, le projet d’électrification de la ligne Nancy-Épinal-Belfort, qui permettait enfin une liaison efficace et rapide entre le TER et la gare d’interconnexion TGV de Belfort-Meroux à partir de fin 2017, a été renvoyé aux calendes grecques par le rapport Mobilité 21.
Il faut bien admettre, dans le contexte de la COP21, que le rejet de ce projet est un très mauvais signal en direction des habitants, dont la majorité sont contraints d’utiliser des véhicules personnels sur ces parcours, alors que le Gouvernement s’est engagé dans le développement des transports en commun, avec l’objectif de baisser les émissions de CO2.
Une étude de RFF avait montré la possibilité d’interconnexion du réseau, permettant une liaison nord-sud efficace, via Belfort. Je demande que cette question soit reconsidérée à l’aune des nouveaux enjeux environnementaux portés par le Gouvernement. D’autant plus que vous venez, monsieur le secrétaire d’État, par un courrier du 21 mars, de nous annoncer des crédits supplémentaires de plusieurs centaines de millions d’euros à destination du réseau routier. Je ne doute pas que vous trouverez également des moyens pour le réseau ferroviaire !