Monsieur le ministre, j’avais adressé un courrier le 1er février dernier au Président de la République – resté jusqu’à ce jour sans réponse – l’appelant à se saisir de trois problématiques essentielles pour notre agriculture.
La baisse des charges tout d’abord.
Face à la mobilisation bien légitime des agriculteurs, le Premier ministre a dû annoncer le 17 février – à contre coeur semble-t-il – une baisse immédiate des cotisations sociales et une année blanche de cotisations pour ceux qui sont en difficulté. C’est un pas dans la bonne direction – s’il est confirmé. Effet d’annonce ou réalité ? L’absence à ce jour du moindre décret ou arrêté en ce sens semble faire pencher la balance vers la première hypothèse.
L’embargo russe ensuite.
Une double peine pour les agriculteurs puisqu’ils le subissent directement en ne pouvant exporter leurs produits tout en voyant le budget de la PAC amputé pour y faire face. Vous avez déclaré avoir commencé des négociations avec les autorités russes et européennes. Effet d’annonce ou réalité ? La réunion de crise du 14 mars dernier des 28 ministres concernés ne semble pas avoir abouti. Là encore la réponse est dans la question.
Les contraintes administratives et environnementales enfin.
Vous devez répondre à l’exaspération des agriculteurs face aux contrôles administratifs exercés sur le terrain et à l’empilement de normes. Ils vivent cette suspicion permanente comme un harcèlement bureaucratique. De la même manière, vous vous êtes engagé à mettre en oeuvre une simplification administrative. Effet d’annonce ou réalité ?
Le 17 mars dernier la majorité socialiste de notre Assemblée, en accord avec le Gouvernement, a voté le projet de loi biodiversité qui crée de nouvelles contraintes pour les agriculteurs. L’enfer est aussi pavé de bonnes intentions…
Monsieur le ministre, vous devez affronter toutes ces contradictions et y mettre un terme. Si certaines mesures relèvent bel et bien de la sphère européenne d’autres, en revanche, concrètes et opérationnelles, sont à votre portée aujourd’hui pour résoudre cette crise sans précédent.
Pour que nos agriculteurs puissent répondre aux défis de demain, une réforme structurelle doit être menée sans tarder. Nous n’avons plus de temps à perdre.