Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, aujourd’hui, notre agriculture et nos agriculteurs souffrent.
Le risque de voir s’effondrer un pan entier de notre économie est élevé. Doit-on rappeler qu’il s’agit de l’un de nos fleurons, créateur de richesses à l’exportation ? Doit-on rappeler qu’il nous assure un bien précieux : l’indépendance alimentaire ?
Face à cette situation d’une exceptionnelle gravité, il est nécessaire de prendre des mesures d’urgence et de moyen terme. L’urgence est de donner à la profession des garanties de prix et de marges suffisantes. Une augmentation de quelques centimes permettrait une réelle amélioration de la situation des exploitations, sans grever le pouvoir d’achat des Français.
Dans cette optique, envisagez-vous, monsieur le ministre, de reprendre la proposition figurant dans le texte de loi de nos collègues sénateurs, à savoir que les prix tiennent compte des coûts de production, tout en prenant garde de fixer par contrat des indicateurs d’évolution de ces coûts et des prix sur le marché ? Ceci reviendrait en fait à faire évoluer le principe de contractualisation qui, reconnaissons-le, mérite aujourd’hui d’être actualisé.
Concernant le moyen terme, êtes-vous prêt, monsieur le ministre, à donner à nos agriculteurs un cadre réglementaire satisfaisant, leur permettant d’adapter leurs exploitations aux marchés et de faire face à la concurrence européenne ? Je songe à deux domaines en particulier.
Le social, d’abord, en allégeant de manière significative les charges qui pèsent sur le travail, particulièrement pour la filière fruit ou la filière viande, où la recherche de valeur ajoutée passe par une transformation importante et nécessite une main-d’oeuvre elle aussi importante. Par ailleurs, quelle attitude adopter vis-à-vis des officines qui proposent aujourd’hui de recourir à des travailleurs détachés ?
L’environnement, ensuite, en se conformant de manière stricte au droit européen. Ceci permettrait à toutes nos exploitations de ne pas subir de distorsion de concurrence avec nos voisins européens.
Enfin, comment terminer cette intervention sans vous alerter sur un dernier point, les retards de versement des primes PAC, qui déstabilisent encore un peu plus les trésoreries exsangues de nos exploitations ?