Vous avez beaucoup travaillé sur ces questions, monsieur le député, et y avez consacré plusieurs rapports, généraux mais aussi plus sectoriels – nous aurons, je crois, l’occasion d’y revenir.
Vous m’interrogez sur les résultats du CICE. En termes d’emplois, il est difficile de déterminer, non seulement la part imputable au CICE, mais aussi ce qui relève de l’emploi créé ou seulement non supprimé. On ne l’a pas évoqué tout à l’heure, mais certains parlementaires, dont je comprends les intentions, auraient volontiers lié l’octroi du crédit d’impôt à la création d’emplois – ce qui aurait d’ailleurs exclu du dispositif les entreprises en difficulté, qui, sans créer d’emplois, peuvent survivre et se redresser grâce au CICE notamment.
Le commerce extérieur, qui est l’un des indicateurs de la compétitivité des entreprises, accusait en 2011 un déficit de 75 milliards d’euros, contre 45 milliards en 2015 : bien qu’il ne soit pas encore excédentaire, certes, son déficit a donc été réduit d’environ un tiers, et le CICE y a sans doute largement contribué.
Chacun peut interpréter les chiffres de la croissance et des investissements à travers des comparaisons plus ou moins ubuesques – j’en ai vu quelques-unes dans une interview donnée ce matin, mais, fort heureusement, un grand journal du soir est en train de rétablir la vérité… Les données relatives à la compétitivité des entreprises et au coût du travail montrent, en tout cas, que les marges se sont très nettement redressées, de même que les intentions d’investir – les trois quarts des entreprises déclarent aujourd’hui que le dispositif est susceptible de les y inciter. Nous y voyons des signes encourageants, même si, vous l’avez dit, un grand malade a besoin d’un peu de temps avant de retrouver force et vigueur.