Intervention de Christian Eckert

Séance en hémicycle du 30 mars 2016 à 21h30
Questions sur le bilan du cice

Christian Eckert, secrétaire d’état chargé du budget :

Le différentiel de coût du travail, notamment avec l’Allemagne – que vous connaissez bien, madame la députée – est en train de se réduire et même, me semble-t-il, de s’inverser.

Rappelant que le CICE ne porte que sur les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC, vous en avez tiré argument pour affirmer qu’il ne bénéficierait pas à l’industrie. C’est oublier que cette dernière est, elle aussi, tributaire du coût des achats qu’elle effectue auprès de ses fournisseurs.

Or, la plupart du temps, ces fournisseurs – est-ce un bien ou un mal, je ne le sais, mais le constat s’impose – pratiquent des salaires inférieurs à cette même limite. Certes, dans le secteur de l’aéronautique, les salaires sont souvent plus élevés, mais ils le sont dans une moindre ampleur quand il s’agit des fournisseurs.

Par conséquent, les grandes entreprises industrielles profitent également, quoique de façon indirecte, de la baisse du coût du travail sur les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC.

Par ailleurs, il ne vous a pas échappé – l’Agence France-Presse y a fait allusion cet après-midi – que dans le cadre du Pacte de responsabilité, une baisse des cotisations salariales va s’appliquer à compter du 1er avril sur les salaires inférieurs à 3,5 fois le SMIC. Reconnaissez qu’à partir d’un tel seuil, il n’est plus possible de parler de « trappe à bas salaires » ou d’encouragement à réduire les rémunérations, quand bien même nous ne parlons pas encore de salaires très élevés.

Il est donc nécessaire de trouver un équilibre entre l’effet recherché sur l’emploi – souvenez-vous que le « E » du CICE a été ajouté dans un deuxième temps – et celui qui concerne la compétitivité. Le premier se manifeste peut-être de façon un peu tardive, mais, s’agissant du second, les premiers résultats sont là.

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