L'UMP prétend que le débat n'y a pas eu lieu alors que plus de cinquante heures d'auditions ont été remarquablement menées par Erwann Binet et que plus de vingt heures de discussions ont eu lieu en commission des lois, sans limite de temps de parole, comme en attestent les centaines de pages de comptes rendus que le rapporteur a eu raison de brandir. Rien ne justifie donc honnêtement et sérieusement le renvoi de ce projet de loi en commission. (« Si ! » sur les bancs du groupe UMP.)
Une fois de plus, chers collègues du groupe UMP, vous utilisez un artifice qui vous éclaire sous une triste lumière, et ce n'est pas celle du progrès ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP – Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
la vérité, c'est que votre sensibilité politique s'oppose, aujourd'hui comme hier, à l'évolution de notre société. En 1999, vous aviez combattu le PACS. Or voilà qu'aujourd'hui, parce que chaque année près de 200 000 couples, essentiellement hétérosexuels d'ailleurs, vous donnent tort, vous en êtes devenus étrangement les nouveaux parangons.
Le texte dont nous débattons apporte plusieurs progrès évidents. Il crée des droits mais aussi des devoirs, monsieur Poisson, car le mariage, plus qu'un acte symbolique, c'est l'obligation de contribuer aux besoins de la famille, le devoir de solidarité envers les parents, l'accès à la succession. En cas de divorce, il ouvre des doits universels au conjoint : pension alimentaire, accès au logement. C'est donc offrir une protection juridique à des centaines de milliers de Françaises et de Français.
Enfin, il apporte une reconnaissance et une sécurité juridique à l'enfant, car c'est bien lui qui est la pierre angulaire de ce texte. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Ce sont des dizaines de milliers d'enfants que vous refusez de voir qui attendent d'une République fraternelle, fidèle à elle-même, une protection égale à tous les enfants de la nation.