Vous avez interrogé Mme Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat. Ne pouvant être présente car elle est actuellement à Washington pour le Sommet sur la sécurité nucléaire, elle m’a chargée de vous répondre.
La prévention des risques d’inondation est un sujet particulièrement important pour l’agglomération parisienne, notamment pour les communes de la Métropole du Grand Paris qui bordent la Seine et la Marne. L’exercice Sequana a montré l’importance des moyens à mettre en oeuvre en gestion de crise et la nécessité de se préparer en amont de façon à réduire la vulnérabilité des populations et des territoires.
C’est tout le sens de la politique de prévention du risque inondation conduite par le Gouvernement avec les collectivités, traduite dans la stratégie nationale de gestion du risque d’inondation approuvée en octobre 2014. Elle se décline sur les grands districts hydrographiques par des plans de gestion du risque inondation – les PGRI – approuvés fin 2015 en cohérence et dans le même calendrier que les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux – SDAGE. Ils sont opposables aux documents d’urbanisme, notamment le schéma directeur de la région Île-de-France, le SDRiF, pour la région parisienne couvert par le plan de gestion des risques d’inondation Seine Normandie.
La Métropole du Grand Paris est au centre d’un territoire à risque important d’inondation – TRI. Une stratégie locale de gestion des risques d’inondation est en cours d’élaboration entre l’État et les collectivités territoriales concernées, parmi lesquelles bien sûr la Métropole et l’établissement public territorial de bassin – EPTB – Seine Grands lacs.
Un des axes majeurs de la stratégie concerne la maîtrise de l’urbanisation. Les plans de prévention des risques naturels d’inondation qui sont approuvés sur le territoire des communes de la région Île-de-France concernées par le risque d’une crue de la Seine et de ses principaux affluents – la Marne et l’Oise – constituent l’outil de référence. Ils sont opposables, interdisent les constructions nouvelles dans les zones exposées aux aléas les plus forts et autorisent les constructions sous réserve du respect de prescriptions dans les autres zones, afin de permettre un développement raisonné de leurs territoires ; ils valent servitude d’utilité publique et s’imposent aux plans locaux d’urbanisme des communes.
En matière de protection, les quatre barrages-réservoirs à l’amont de Paris, gérés par l’EPTB Seine Grands Lacs, apportent une diminution des débordements dommageables et, si leur effet restera limité pour des crues majeures ou exceptionnelles, leur utilité pour des crues plus fréquentes a été régulièrement démontrée.
Le programme d’action de prévention des inondations Seine et Marne franciliennes porté par l’EPTB Seine Grands Lacs labellisé en décembre 2013 prévoit de nombreuses actions sur tous les axes de la prévention, avec à terme un programme d’actions de 110 millions d’euros avec une participation importante de l’État. Ce programme d’action de prévention des inondations comporte notamment la réfection de la vanne du secteur de Joinville-le-Pont qui permettra très directement de réduire le risque d’inondation sur le secteur de Saint-Maur. Cette opération est engagée.
Le Gouvernement promeut ainsi sur le territoire du Grand Paris une politique cohérente et partenariale de gestion et de prévention du risque inondation et compte sur la pleine mobilisation des collectivités territoriales pour la conduire ensemble dans l’objectif majeur d’assurer la sécurité et la résilience des populations et des territoires.