Intervention de Alain Marleix

Séance en hémicycle du 31 mars 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Lignes ferroviaires clermont-ferrand-béziers et clermont-ferrand-nîmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Marleix :

Je souhaite appeler l’attention de M. le secrétaire d’État chargé des transports sur l’avenir de la ligne ferroviaire Clermont-Ferrand-Béziers, à savoir l’Aubrac, mais aussi celui de la ligne Clermont-Ferrand-Nîmes, à savoir le Cévenol, deux lignes nationales très négligées par l’État, mais les seules qui traversent le Massif central, faute de ligne à grande vitesse.

L’Aubrac devait s’arrêter de fonctionner le 1er février dernier mais a été maintenu jusqu’au 30 juin. Les défenseurs de cette ligne – dont je fais partie – espèrent que ce sursis sera prolongé et que la ligne ne sera pas abandonnée. En effet, de nouveaux éléments sont apparus récemment plaidant en faveur du maintien de cette ligne ferroviaire, indispensable à l’aménagement du territoire dans le Massif central.

C’est d’abord l’installation au Camp du Larzac de la 13eme Demi-Brigade de la Légion étrangère – je suis très satisfait que l’Armée revienne dans le Larzac – qui aura grand besoin d’utiliser des moyens ferroviaires pour transporter ses matériels.

Selon l’officier en charge de l’installation des militaires, la SNCF devra assurer des convois très importants de véhicules et de matériel à destination de Millau, ainsi que l’acheminement de 900 militaires tous les vendredis et dimanches à l’horizon 2018 – c’est demain ! –, car les légionnaires ne sont pas tous titulaires d’un permis de conduire valable en France. Quant au matériel, deux convois composés de containers logistiques et de blindés sont déjà programmés pour le mois d’avril, mais il est indispensable, pour qu’ils soient possibles, qu’il soit procédé à la levée de l’interdiction de circulation des trains de marchandises entre Béziers et Marvejols.

Compte tenu de ces éléments, il serait donc nécessaire de reprogrammer les travaux d’entretien de voie qui devaient se dérouler cet été, mais qui ont été annulés, et d’effectuer par ailleurs des travaux de renouvellement de traverses entre Ceilhes et Tournemire afin d’éviter une réduction de vitesse – travaux pour lesquels le ministère de l’environnement a promis 750 000 euros le 6 octobre dernier. Il faut également reprendre, en concertation avec les partenaires du contrat de plan État-SNCF-région, les travaux de modernisation complète des voies, des ouvrages d’art, des gares et des lignes à 25 000 volts entre Clermont-Ferrand et Béziers, interrompus depuis une grosse dizaine d’années.

Madame la secrétaire d’État, cette ligne ferroviaire, communément dénommée l’Aubrac, ne pourrait-elle être maintenue sur le long terme, en liaison avec la SNCF et les régions concernées, et avec elle le Cévenol, entre Clermont-Ferrand et Nîmes ?

Cette question se pose aussi du fait de leur importance indéniable en matière de tourisme, car ces lignes traversent toutes deux des régions superbes présentant des paysages magnifiques, souvent inaccessibles en voiture, et côtoient plusieurs ouvrages d’art connus et reconnus : pourquoi donc ne pas mettre en service des trains touristiques, à l’instar de ce qui se pratique dans certains pays étrangers ? De fait, en Espagne, de tels trains touristiques connaissent un réel succès et sont même bénéficiaires.

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