Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur et concerne le commissariat du Port à La Réunion. Le bâtiment actuel, où travaillent une centaine de personnes, ne respecte plus les normes en vigueur et il est à craindre, au regard de la grande vétusté des locaux et du risque d’amiante, qu’aucun agrément ne lui soit délivré par la commission de sécurité. L’état des lieux est révélateur. Qu’on en juge : les locaux dédiés aux gardes à vue se trouvent en sous-sol, sans accès à la lumière du jour, et leur configuration empêche toute amélioration ; la zone de rétention est dépourvue de barreaux – après deux évasions, une réparation de fortune a eu lieu à l’aide d’une plaque métallique ; les plaignants ne sont guère mieux lotis, car ils sont accueillis en dehors des règles élémentaires de confidentialité ; quant aux conditions de travail, elles ne cessent de se dégrader. Il a fallu recourir à des Algeco pour pallier l’exiguïté des locaux. Le ratio espaceagent est de 6,5 mètres carrés au lieu des 9 mètres carrés mesurés en moyenne.
L’activité de ce commissariat est pourtant en constante augmentation, avec 2 200 plaintes enregistrées par an, et la plus grande vigilance est requise avec la présence sur sa zone d’intervention de trois sites SEVESO – sur les quatre que compte La Réunion – et du grand port maritime. La réhabilitation, un temps envisagé, du bâtiment actuel, qui appartient au conseil départemental, se révèle compliquée et aussi coûteuse que la construction d’un nouveau commissariat. Une autre hypothèse a été envisagée à partir de l’ancienne gendarmerie, dont les locaux, qui appartiennent au ministère de l’intérieur, sont disponibles depuis le redéploiement de 2004. Un appel d’offres pour la réhabilitation a été lancé en 2008, mais a été déclaré infructueux. Il apparaît désormais que la solution la plus viable et également la moins onéreuse est la construction d’un bâtiment neuf sur l’emplacement de l’ancienne gendarmerie. Les études ont déjà été réalisées. Le projet est estimé à environ 6 millions d’euros.
Ma question est donc simple : pouvons-nous compter sur l’inscription prochaine d’un nouveau commissariat dans la programmation immobilière du ministère de l’intérieur, afin que les agents de la police nationale du Port puissent eux aussi exercer leur mission de service public dans de bonnes conditions ?