Monsieur le secrétaire d’État, la mort d’Aylan, cet enfant de 3 ans, a ému la planète entière. La photo insoutenable de son corps a démontré à elle seule l’étendue de l’inaction de la communauté internationale et de l’Union européenne face à l’urgence humanitaire.
Avant sa disparition, au moins 3 700 personnes ont trouvé la mort en tentant de rejoindre les côtes européennes. Autant ont péri après.
Le 18 mars, l’Union européenne a signé un accord avec la Turquie pour résoudre la crise migratoire qui a secoué l’Europe au point de remettre en question les principes d’humanité sur laquelle elle s’est construite. Comme beaucoup d’autres, j’estime que cet accord est une honte pour notre pays.
Les migrants seront susceptibles d’être renvoyés chez eux, au péril de leur vie. L’UNICEF a fait part de sa grande inquiétude face aux implications de l’accord pour les enfants. D’après une porte-parole de l’organisation onusienne, la question des mineurs n’est absolument pas mentionnée, alors même qu’ils représentent près de la moitié des réfugiés dans le monde. Il est inconcevable que la question des enfants ne soit pas centrale dans cet accord. La France a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant, qui garantit à chaque enfant le droit d’avoir un refuge, de bénéficier de soins médicaux, d’aller à l’école… en un mot, le droit de vivre dans la dignité.
Monsieur le secrétaire d’État, le Gouvernement a-t-il l’intention d’apporter des modifications à cet accord afin de le faire prendre en compte le droit des enfants et de le rendre conforme au droit international ?