Monsieur le secrétaire d’État, dans votre intervention, vous avez détaillé le contenu et les implications de l’accord signé entre l’Union européenne et la Turquie. Je voudrais revenir sur son caractère opérant et les critiques qui en sont faites.
Plusieurs de mes collègues l’ont rappelé, cet accord « un Syrien pour un Syrien » fait l’objet de critiques de la part notamment des ONG les plus impliquées sur le terrain et du HCR, qui a cru bon de rappeler la priorité à donner à la garantie du droit d’asile. Il est également contesté d’un point de vue moral, car il donne l’impression que l’Europe renonce à l’accueil des demandeurs d’asile quand, dans le même temps, les pays immédiatement voisins de la zone de conflit les accueillent par millions. Vous avez néanmoins rappelé que l’Union européenne les soutient dans cette démarche. Cet accord, surtout, n’évoque pas la situation des Afghans, des Érythréens ou de ressortissants d’autres nationalités susceptibles d’obtenir le statut de réfugiés.
Je souhaite enfin appeler votre attention sur les défis logistiques immenses que constituera la mise en pratique de cet accord par la Grèce, à la fois pour traiter les demandes et renvoyer les migrants en Turquie. Un autre défi sera de veiller à ne pas provoquer l’émergence d’autres routes en Méditerranée encore plus dangereuses et mortelles pour les hommes, les femmes et les enfants poussés à l’exode.
Monsieur le secrétaire d’État, pouvez-vous nous préciser les effets de l’accord déjà constatés sur le terrain depuis le 20 mars, date de son application, ainsi que ses effets attendus à long terme par la France ?