Monsieur le député, je tiens tout d’abord à saluer votre implication au long cours dans ce sujet. Nous avons travaillé ensemble lorsque je siégeais sur vos bancs à la question de l’accueil des étrangers et, plus généralement, à celle des migrations et des réfugiés, toutes questions dans lesquelles vous êtes particulièrement impliqué.
Vous avez rappelé les critiques très fortes, virulentes même de l’accord, qui ont été formulées par des organisations non gouvernementales et par le HCR. Il est vrai que ces critiques doivent être entendues. Mais nous sommes attentifs à ce que, sur le plan des principes, le respect des droits fondamentaux soit assuré en permanence et à ce que le droit turc soit adapté lorsque cela se révèle nécessaire, et ce l’est dans bien des cas, afin d’assurer le respect du droit international dans le principe et dans les pratiques.
Quelques jours à peine après le début de l’entrée en vigueur de l’accord, il est un peu tôt pour dresser un bilan réaliste. Nous n’avons pas le recul suffisant. Nous attendons de cet accord l’amélioration de la situation trop souvent insupportable à laquelle des femmes et des hommes sont confrontés sur le terrain : progressivement, les choses doivent aller dans le bon sens. C’est également le sens de l’assistance très concrète qu’apporte la France, je l’ai déjà évoqué, avec l’acheminement de matériels ou d’eau potable par exemple, en vue d’améliorer la condition matérielle des réfugiés, une condition qui, dans bien des endroits, n’est pas digne d’une certaine idée de l’homme et de l’Europe.
Nous portons donc une attention particulière à tous ces points, sur lesquels je salue l’implication du Parlement. Le contrôle parlementaire tout au long des différentes étapes du processus me paraît une des clés du succès, qui repose sur la vigilance permanente de chacun.