Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 31 mars 2016 à 15h00
Débat sur l'accueil des réfugiés en europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Le message de Fernand Braudel… et de Nicolas Sarkozy, qui a lancé l’Union pour la Méditerranée, monsieur le secrétaire d’État, vous le savez bien !

Vous n’avez pas répondu aux questions que je vous ai posées, notamment sur le retour des migrants en Turquie – qui les ramènera ? – et sur la raison pour laquelle la Turquie accueillerait ces migrants alors qu’elle a déjà signé un accord de réadmission avec la Grèce qu’elle n’a jamais appliqué. Vous n’avez pas non plus répondu à la question de Philippe Gomes sur le regroupement familial, qui est fondamentale. Les Républicains partagent son diagnostic. Nous ne pourrons pas continuer de pratiquer un regroupement familial que la loi votée début mars à l’instigation du Gouvernement a rendu encore plus généreux qu’avant, si nous devons accueillir en plus les vagues migratoires qui arrivent. La question du regroupement familial ne se posera pas seulement pour les réfugiés, vous le savez fort bien, monsieur le secrétaire d’État.

Ayant renoncé à espérer des réponses sur les questions précédentes, je souhaite vous poser deux autres questions. Première question : dans le climat actuel, comment réussirons-nous à connecter, lors de l’arrivée des migrants, les contrôles qui devraient être mis en oeuvre au système d’information Schengen ? Nous nous sommes en effet aperçus que, malheureusement, en matière de lutte antiterroriste, il n’y a eu aucune connexion sérieuse entre un système d’information Schengen déjà ridiculement faible et les vagues migratoires importantes de l’année dernière.

J’en viens à ma deuxième question, qui n’est pas des moindres. En décembre dernier, en prétextant de la COP21, le Gouvernement a rétabli les frontières nationales. Personne n’a été dupe : la COP21 avait bon dos, c’est en réalité la vague migratoire qui était la vraie raison de cette mesure. Cependant, cette dernière doit prendre fin fin mai ou début juin, c’est-à-dire lorsque commencera l’Euro. Le Gouvernement maintiendra-t-il les frontières nationales à partir de la fin du mois de mai et pendant toute la durée de la compétition, ou rétablira-t-il le régime de libre circulation ? Ce n’est pas une question légère en matière de sécurité publique.

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