Vous avez souligné que le point délicat reste l'affaire Gbagbo. Est-ce qu'il doit rester éternellement à La Haye ?
Qu'en est-il de l'affaire de Bouaké, qui concerne directement la France ? Les dernières révélations ne vont pas dans le sens du récit officiel.
S'agissant des élections et de la démocratie, l'Union africaine incite mais n'impose pas la règle qui limite l'exercice de la fonction de Chef d'Etat à deux mandats. Certains pays, comme le Togo, n'ont pas mis cette règle dans leur constitution mais respecte les principes du jeu démocratique et de l'alternance. Inversement, au Congo-Brazzaville, un référendum a eu lieu qui permet désormais au président sortant de se représenter.
D'autre part, tout le monde se satisfait de la victoire facile de M. Issoufou au Niger.
Au Benin, la France a eu tort d'apporter son soutien aussi rapidement à M. Zinsou, et ce malgré ses qualités. Il a notamment souffert du soutien de l'ex-président. Néanmoins, le nouveau président M. Talon n'est pas un personnage très facile à comprendre car il fait l'objet d'une procédure judiciaire pour avoir tenté d'empoisonner son prédécesseur.
Pour le Congo-Brazzaville, on reconnait le résultat des dernières élections et du référendum. D'après mes informations, la victoire de M. Sassou-Nguesso a été écrasante avec 67% des voix. Quels sont vos renseignements ?
Enfin, concernant le Burkina Faso, nous étions sur place avec le Premier ministre et nous avons constaté une stabilité politique réelle, et ce malgré la situation économique qui est difficile. Néanmoins, la période de transition d'un an est trop longue. Les dernières décisions de M. Kafando font d'ailleurs l'objet d'une enquête judiciaire. J'aimerais donc savoir, de quelle manière faudrait-il aider le Burkina Faso sur les questions politiques, mais aussi sur les politiques de sécurité ?