Les femmes participent activement à la vie publique et aux affaires en Côte d'Ivoire. C'est une société assez féminisée, avec, souvent, des traditions matrilinéaires.
J'en reviens au Burundi. Les crises ont très vite des conséquences dramatiques dans la région des Grands lacs – souvent plusieurs centaines de milliers de morts –, car c'est une région densément peuplée. Le Burundi a 15 millions d'habitants sur un tout petit territoire. Son président a décidé de changer la Constitution pour rester au pouvoir, malgré nos mises en garde. Il s'en est suivi des disparitions, des assassinats, des viols, ainsi que la fermeture de médias. Aujourd'hui nous encourageons le président, mais aussi ses opposants, à faire des gestes et à cesser les actes de violence. Depuis quelques semaines, il y a des progrès. Le secrétaire général de l'ONU, puis cinq chefs d'Etat africains se sont rendus sur place et ont obtenu des engagements : le président burundais a accepté la présence d'observateurs de l'Union africaine et du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, la libération de 5 000 personnes, la réouverture de certaines radios qui avaient été interdites d'émettre et enfin l'ouverture d'un dialogue dans le cadre de la Communauté d'Afrique de l'est. C'est l'ancien président tanzanien M. Mkapa qui en est chargé : il était au pouvoir au moment de la conclusion des accords d'Arusha, qui est le socle sur lequel doit reposer le Burundi. Mkapa connaît parfaitement ce dossier. Il est l'homme de la situation. Par ailleurs, le Président de la République vient d'écrire au président burundais pour l'inviter à accepter ce dialogue.
Cela dit, le dossier du Burundi est complexe. Les pays de la région soupçonnent le Rwanda de jouer un rôle sur ce dossier, et le Conseil de sécurité des nations Unies est divisé, ce qui ne facilite pas la résolution du problème.
Pour autant, le Burundi est un sujet très important qui est absolument prioritaire dans l'agenda diplomatique africain, et donc, dans notre agenda diplomatique.