À Mayotte, 60 à 65 % de la population a moins de vingt-cinq ans. Le taux de chômage y est très élevé par rapport aux autres outre-mer. La question de l'insertion par l'activité économique se pose donc d'emblée.
Par ailleurs, les collectivités locales, à Mayotte, ont de grandes difficultés en termes de ressources. Elles sont quasiment dans l'incapacité d'assumer l'ensemble des prestations qui relèvent de leurs compétences. La prise en charge par l'État d'un certain nombre de prestations qui étaient offertes par le département est, à mes yeux, une question importante.
Mais, le président Fruteau l'a dit, il y a une disparité en termes de niveau de prestations telles qu'elles sont distribuées. Il est donc nécessaire d'envisager une convergence des niveaux de prestations, le coût de la vie à Mayotte étant très élevé, du fait de l'éloignement et de l'« économie » de l'importation.
En ce qui concerne le niveau de ressources des familles, le calcul est biaisé. Ce sont les hommes qui, le plus souvent, disposent de ressources, les femmes s'occupant, selon la coutume, du foyer et des enfants.
Telle est la situation pour des territoires éloignés, qui connaissent de grandes difficultés et qui nécessitent, peut-être plus que d'autres, une plus grande prise en charge.
En ce qui concerne la vieillesse, les gens n'ont souvent pas assez travaillé pour bénéficier d'une pension de retraite. Les pensions ayant été calculées à partir de modèles locaux avant de rentrer dans le droit commun, beaucoup de personnes âgées ont une pension de 150, voire 70 euros, alors que le coût de la vie est extrêmement élevé. L'harmonisation est donc nécessaire en la matière.
Vous avez parlé d'un troisième scénario et d'une couverture socle, avec des déclinaisons pour la vieillesse, le handicap et l'insertion. Il conviendrait peut-être de se diriger vers ce type de réforme pour embrasser l'ensemble des difficultés.