Intervention de Brigitte Allain

Réunion du 8 mars 2016 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Allain :

Je suis membre de la Délégation aux outre-mer, mais je n'habite pas dans ces départements. C'est donc un regard extérieur que j'apporterai.

J'ai eu un aperçu de la vie dans les départements d'outre-mer à travers la mission d'information que j'ai conduite sur les circuits courts et la relocalisation des filières agricoles et alimentaires. À cette occasion, j'ai passé quelques jours à Mayotte et à La Réunion.

J'ajouterai aux spécificités de Mayotte qui ont été évoquées le fait que cette île accueille un grand nombre de personnes en provenance des autres îles des Comores. C'est une réalité qui pèse fortement sur le département, dont la population est essentiellement composée de jeunes. En ce qui concerne l'insertion par l'activité économique, les filières alimentaires peuvent être un support. Mais cela suppose, au-delà des moyens financiers, un accompagnement de la part de l'État.

J'ai eu la satisfaction de constater, tant à Mayotte qu'à La Réunion, que les services de l'État, notamment ceux compétents pour l'agriculture et de l'alimentation, sont très présents et font encore le travail qui se faisait il y a vingt ans en métropole. L'administration a un vrai rôle d'accompagnement en matière de développement, en lien avec des associations et la chambre de commerce.

Cela étant, j'ai eu l'impression que Mayotte était abandonnée par les pouvoirs publics. Il conviendrait d'interpeller le Gouvernement sur ce sujet. On parle des migrants à Calais. Je ne sais pas si les Mahorais considèrent comme des migrants les Comoriens qui arrivent à Mayotte, Mayotte étant elle-même une île des Comores, mais cela crée une situation très difficile.

J'ai eu l'occasion d'aller, à titre privé, en Guadeloupe, où j'ai pu constater que beaucoup de personnes étaient dans une situation difficile, du fait du manque d'emploi et du manque d'accompagnement du développement. Trop de produits sont importés, au détriment d'un développement endogène, qui est possible en Guadeloupe, à La Réunion et partout dans les outre-mer. Si certains départements ne peuvent pas consacrer 20 % du montant du RSA aux politiques d'insertion, il faudra leur accorder une aide supplémentaire.

S'agissant de Mayotte, je le répète, j'ai vraiment eu l'impression qu'on l'abandonnait. Outre le problème des personnes qui arrivent des îles voisines, j'ai constaté qu'il était également difficile de développer l'agriculture, car on ne sait pas toujours à qui appartiennent les terres.

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