Les élus du groupe SRC se félicitent de l'interdisciplinarité en vigueur à l'ANSES. La population sait l'existence de risques sanitaires, mais les informations dont elle dispose ne sont pas toujours fondées. Une expertise avérée est donc indispensable pour que nos concitoyens soient à la fois correctement informés et convenablement protégés, notamment en cas de crise.
L'ANSES, de création récente, est confrontée à des problèmes qui émergent aujourd'hui mais qui résultent souvent de pratiques anciennes, avec des effets rémanents et cumulatifs. L'outil qui a été créé ne constitue-t-il pas en lui-même un facteur d'apparition de nouveaux problèmes, qu'on ne saurait de toute façon garder cachés ?
Les questions qui se posent ont souvent des origines lointaines. Dans un monde où les échanges humains et matériels ne cessent de s'intensifier, nous nous exposons de plus en plus à des contacts qui étaient auparavant exceptionnels. Dans ces conditions, une démarche pluridisciplinaire s'impose, qui doit s'organiser en synergie avec d'autres agences sanitaires dans le monde. N'oublions pas que nous sommes, nous aussi, vecteurs potentiels de problèmes pour d'autres parties de la planète.
Il revient enfin à l'ANSES, comme aux élus, de relever le défi du temps des médias, qui véhiculent les inquiétudes et les réponses à ces inquiétudes. Le principe de précaution lui-même suscite l'inquiétude, alors qu'il est censé l'apaiser. Comment pouvons-nous, ensemble, gérer une circulation de l'information toujours plus rapide et plus dense, sans donner à nos concitoyens l'illusion d'un bouclier protecteur absolu, qui conduirait à une certaine irresponsabilité des acteurs économiques – sinon de la société dans son ensemble ? Notre capacité d'expertise et de gestion des risques rencontre inévitablement des limites. Comment gérer cette course contre la montre entre les questions posées, les réponses qu'elles reçoivent et les nouvelles questions que ces dernières suscitent ? Des synergies sont indispensables mais, quels que soient les moyens mis en oeuvre, on ne pourra jamais dissiper toutes les inquiétudes.