Intervention de Thierry Mariani

Réunion du 9 mars 2016 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mariani :

Je signale à mes collègues une remarquable application du HCR, qui fournit jour par jour un état de lieu détaillé des migrations vers l'Europe et qui a de quoi inquiéter : en janvier l'an dernier, on comptabilisait 5 500 entrants en Europe contre 73 000 cette année à la même période ; 7 000 en février 2015 contre 60 000 en février 2016 ; au 6 mars de cette année, nous en sommes déjà à 9 900 personnes alors que le nombre total de réfugiés en mars 2015 ne dépassait pas 10 000. Nous courons à la catastrophe !

Après avoir présidé pendant deux ans la commission des migrations au Conseil de l'Europe, je pense comme M. Dumont que l'idée que la crise migratoire est liée au conflit syrien est erronée. Il faut donc arrêter de croire que, si le conflit se règle tout va s'arranger. Je partage également son pessimisme sur les perspectives d'amélioration à court ou moyen termes et son scepticisme sur l'efficacité des hot spots, qui ne sont que des chambres d'enregistrement au sortir desquelles les réfugiés repartent dans la nature. Dans ces conditions, quand cet afflux va-t-il s'arrêter ?

Vous avez l'un et l'autre évoqué les impacts économiques de l'immigration, mais une société ne se réduit pas à ses données économiques, et la crise migratoire a des effets sur le corps social et les mentalités.

Enfin, j'ai le sentiment que le discours délivré par l'OCDE nous incite à subir la situation. Ne faudrait-il pas cependant se décider à fermer les frontières ?

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