Intervention de Jean-Christophe Dumont

Réunion du 9 mars 2016 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Jean-Christophe Dumont, chef de la division des migrations internationales à l'OCDE :

Absolument. Dans cette optique, le principe de la réinstallation est parfaitement opérationnel. Le Canada a ainsi accueilli 25 000 réinstallés en quelques mois.

Il est important d'anticiper. Nous devons anticiper les conséquences que va avoir la fermeture de la route des Balkans, mais également les effets de l'évolution du conflit en Irak : que va-t-il se passer lorsque les forces de la coalition vont tenter de reprendre Mossoul ?

Pour en revenir à l'Afrique, on estime plus ou moins bien l'évolution démographique du continent, et les marges d'erreurs restent importantes. Globalement on sait néanmoins que certains pays comme le Nigeria ont une croissance démographique très forte, que l'on peut identifier comme un facteur de risque en matière de migration.

Quelles que soient les prévisions, un Nigeria économiquement prospère et stable sera un pôle de stabilisation pour l'ensemble du continent africain ; à l'inverse, un Nigeria pauvre et en crise sera une source de flux migratoires importants. Sur cette question, le rôle du Nigeria sera décisif dans les trente prochaines années.

Il faut donc, là encore, anticiper et réfléchir à une redéfinition de l'aide au développement, même si elle ne peut pas tout et que son efficacité peut-être questionnée. Quoi qu'il en soit, l'aide au développement a été ciblée ces dernières années sur les populations les plus vulnérables. Cela est légitime, mais ce ne sont pas ces populations qui migrent. Nous devons donc faire en sorte que cette aide soit réorientée pour créer des opportunités économiques à long terme permettant de retenir dans leurs pays d'origine les migrants les plus susceptibles d'utiliser les réseaux de passeurs.

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