La situation qui a conduit la France à intervenir militairement est, en quelque sorte, la conclusion provisoire de plusieurs décennies d'une même politique menée par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis les indépendances des années soixante. Désormais, il faut penser à l'après.
Interrogeant hier le ministre des affaires étrangères malien, nous avons pu constater, quelles que soient nos différences, la difficulté qu'éprouve le gouvernement de ce pays – si l'on peut qualifier de gouvernement ceux qui sont l'otage des militaires et d'une armée dans laquelle les caporaux donnent des ordres aux colonels – à intégrer la question touarègue. Vous nous dites que cette mission militaire a avant tout pour but de lutter contre le terrorisme. Or toutes les factions présentes dans le Nord-Mali ne sont pas des factions terroristes. Avec le Président de la République et le ministre de la défense, vous avez pris l'engagement de permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale. Un des buts de cette guerre est donc la reconquête du nord du pays. Or cette reconquête ne peut passer que par un accord politique, notamment avec l'irrédentisme touareg.
Que va faire la France pour en finir enfin avec une histoire que certains d'entre nous condamnent depuis des années, jouer un rôle de facilitateur et favoriser la mise en place d'une sécurité collective ? Comment comptez-vous vous appuyer sur l'Union européenne pour promouvoir un nouveau mode de gouvernance durable au plan politique, économique et social ?