Intervention de Axel Poniatowski

Réunion du 16 janvier 2013 à 13h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski :

Il est probable que cette intervention militaire devait avoir lieu à un moment ou à un autre. Mais la question porte sur les conditions dans lesquelles elle a été engagée ainsi que sur son timing. Le problème, dans cette affaire, c'est que nous sommes tout seuls. Même si un certain nombre de pays alliés proposent un support logistique, on ne peut s'attendre à obtenir rapidement l'aide de forces combattantes – en dehors de celles des pays africains, mais je ne pense pas que leur concours changera grand-chose à la situation opérationnelle sur le terrain. Quelles actions mène le Gouvernement pour obtenir des renforts de la part de nos alliés ?

La situation n'est pourtant pas si éloignée de celle de l'Afghanistan : l'opération afghane, quels que soient ses résultats, visait en effet au départ à éviter la mise en place d'un État terroriste. Or elle a bénéficié d'une coalition de 40 États. Il est probable que le Sahel intéresse beaucoup moins nos partenaires, mais je suis inquiet de l'évolution de la situation si nous devions rester durablement seuls et isolés sur le plan militaire.

En ce qui concerne la Somalie, je ne porterai aucun jugement sur l'opportunité de tenter le sauvetage d'un otage retenu depuis trois ans et demi. Mais je trouve troublante la concomitance des dates : pourquoi avoir jugé nécessaire d'organiser cette expédition – qui malheureusement s'est terminée tragiquement – exactement le jour du déclenchement de l'opération malienne, dans un créneau qui s'est révélé finalement plutôt défavorable ? Avez-vous craint que l'opération Serval ne mette encore plus en danger la vie de notre otage en Somalie ?

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