On frémit à imaginer l'état dans lequel serait aujourd'hui Bamako si la France n'était pas intervenue vendredi, ainsi que les conséquences qui en auraient résulté pour la sécurité de la région et même de l'Europe.
Nous sommes donc heureux de disposer d'une armée en bon état de préparation et de positionnement. Nous sommes également heureux d'avoir gardé une part de souveraineté nous permettant d'agir lorsque personne ne semblait pressé de le faire dans cette région du monde.
Mais nous nous inquiétons aussi de la solitude de nos troupes sur le terrain, en dépit des bons sentiments exprimés par les Nations unies, l'Europe ou d'autres organisations. S'il faut entreprendre la formation des troupes africaines, cela risque en effet de prendre beaucoup de temps. Car la guerre ne se fait plus de la même façon qu'il a quelques dizaines d'années. Et on risque d'attendre longtemps si l'on souhaite obtenir de l'Europe autre chose que des bonnes paroles, l'envoi de quelques éducateurs ou de quelques avions de transport. La solitude de notre pays est le sentiment dominant dans cette salle. Combien de temps va-t-elle durer selon vous ?