Vous avez rappelé les trois objectifs de l'opération : stopper l'avancée des terroristes vers Bamako, éradiquer les bases arrière et rétablir l'intégrité du Mali. Les deux premiers sont légitimes, mais se rend-on bien compte de ce que signifie le troisième ? Nous parlons d'un non-État, où tout est à reconstruire, pas seulement l'armée, qui est inexistante, mais aussi l'administration. Il faudrait envisager une présence très longue, avec tous les coûts que cela induit. Cela reviendrait pour la France à pratiquer une forme d'entrisme dans un pays qu'il a très longtemps occupé : on imagine quelles en seraient les conséquences politiques.
Autant, comme la plupart de mes collègues, j'approuve l'action destinée à arrêter l'avance des terroristes, autant je pense que l'on ne saurait aller au-delà sans se risquer à l'aventure. En tout état de cause, le Parlement doit être saisi pour dire ce que le pays doit faire dans ce moment très difficile de l'histoire africaine, en sachant que nous sommes très isolés.