Intervention de Alain Grandjean

Réunion du 30 mars 2016 à 17h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Alain Grandjean, économiste :

Au fond, les PIA trouvent leur origine dans la suggestion qu'a faite Henri Guaino à Nicolas Sarkozy de lancer un grand emprunt de 100 milliards d'euros au lendemain de la crise financière. Cette idée d'inspiration keynésienne a donné lieu à d'importants plans de relance verte (green stimulus) dans d'autres pays, en Corée et plus encore aux États-Unis, par exemple. Elle était pertinente, même si les objectifs économiques sont demeurés trop modestes. Cela étant, le degré de maturité des technologies vertes était très différent à l'époque de ce qu'il est devenu aujourd'hui. Songez que dans le secteur de l'énergie solaire, le tarif d'achat initial était de l'ordre de 400 euros par mégawatt-heure contre environ 100 euros aujourd'hui. De même, dans le secteur de la rénovation et de l'efficacité énergétique, les acteurs du bâtiment et des travaux publics étaient très sceptiques et, en 2007, la question des normes dans l'immobilier neuf faisait débat, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, à l'ère des bâtiments à énergie positive (BEPOS). Autrement dit, faire de l'innovation le fil conducteur des PIA, comme le prônait Alain Juppé, n'allait pas de soi par rapport au projet initial.

Se pose en outre un problème d'ordre sémantique concernant la notion de technologie. Ma proposition, à l'époque, de développer les scieries, par exemple, a été accueillie avec la plus grande perplexité, au motif que ce secteur était d'une trop grande simplicité technologique.

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