Nous n'avons pas les moyens de mesurer le phénomène de sous-location dans le parc social. Toutefois, lors de la constitution des dossiers, nous veillons tout particulièrement à ce que soit attribué le logement adéquat, afin d'éviter la sous-occupation. Nous avons commencé à travailler avec un opérateur à la numérisation de l'offre de colocation dans le parc privé, mais nous produisons aussi, depuis deux ans, des logements de niveau intermédiaire destinés à la colocation, qui concerne surtout les jeunes.
Dans les mois qui viennent, nous allons mettre en oeuvre une disposition de la loi de finances pour 2016 qui vise à inciter les propriétaires privés à louer une pièce de leur appartement, et cela dans toutes les zones du territoire, tendues ou non ; nous allons aussi tenter de répondre aux nouveaux besoins créés par la volonté de relancer l'apprentissage – qui oblige à réunir une entreprise d'accueil, une formation et, bien souvent, un logement.
Nous ne disposons pas d'un système équivalant à celui de l'Allemagne, où l'homologue de Pôle Emploi propose un package emploi-logement. Aussi travaillons-nous à faire en sorte que, demain, des jeunes qui postulent à une formation en alternance se voient offrir l'assurance a priori de disposer d'un logement correspondant à leurs besoins. Aujourd'hui, un apprenti sur trois est obligé d'avoir une double résidence en raison de l'éloignement entre son centre de formation et l'entreprise où il est en stage ; on peut même penser que beaucoup renoncent à l'apprentissage du fait de cette complexité.
Nous savons aujourd'hui que le logement social ne peut répondre à tout : le parc privé représente 1,6 million de logements mis ou remis sur le marché, soit trois fois plus que le parc HLM, et nous n'ignorons pas que, dans bien des régions, il joue un rôle de parc social de fait.